•  Dés créatures aux accès de colère ravageurs.

    Ixion

    (roi des Lapithes)

    Théphélé

    (nuée à l’image d’Héra façonnée par Zeus)

     

     

     

     

     

    Le peuple des Centaures

      

     

     

     

    Cronos

    (Titan, sous l’apparence d’un cheval)

    Philyre

    (Océanide, Nymphe marine)

     

     

     


     

      

     

    Le Centaure Chiron

     

     

     

     

    Silène

    (fils de Pan ou d’Hermès)

    Hamadryade

    (Nymphe)

     

     

    Le Centaure Pholos

     

      

    Les centaures sont des êtres hybrides, moitié humains, moitié équipés, redoutés des hommes pour leur extrême violence. Maniant l’arc à la perfection, ces chasseurs talentueux se nourrissent de viande crue et ont une passion toute particulière pour le vin et les femmes. C’est dans leurs moments d’ivresse que leur brutalité éclate au grand jour et que leur moitié animale prend le dessus. Deux d’entre eux se distinguent pourtant : Pholos et, surtout, Chiron incarnent les «bons» Centaures.

     

    Zeus, le roi des dieux, est à l’origine de la création des Centaures

     

    Il a remarqué l’attirance d’Ixion, roi des Lapithes, pour son épouse Héra. Pour tester sa loyauté, le maître de l’Olympe façonne Néphélé, une nuée à l’image de sa femme, qu’il envoie à Ixion. Celui-ci tombe dans le piège et s’unit à la fausse déesse. C’est de cette étreinte que naissent les Centaures. Convaincu de la cupidité d’Ixion, Zeus le précipite dans le Tartare.

     

    Outre ces descendants d’Ixion, il existe aussi deux centaures d’exception

     

    Chiron et Pholos se démarquent de leurs semblables par leur bonté. Le sage Chiron est le fils illégitime de Cronos, roi des Titans, et de la Nymphe Phylère qui, pour éviter la terrible colère de Gaïa, l’épouse bafouée, se transforme en tilleul. Pholos, quant à lui, est le fruit de l’union de Silène, fils de Pan ou d’Hermès, et de la Nymphe Hamadryade (certains récits en font toutefois un fils d’Ixion).

     

    Suite à un épisode mémorable qui les oppose aux Lapithes

     

    Les Centaures ont affaire aux flèches d’Hercule, trempées dans le venin de l’Hydre de Lerne. Cette fois, c’est Pholos qui, recevant Hercule en son logis rupestre (pour une halte au cours de la chasse au sanglier d’Eurymanthe), ne peut refuser à son hôte une amphore de vin appartenant à tous les Centaures. Attirés par les effluves, ceux-ci se précipitent chez Pholos et tentent d’occire l’intrus qui boit ainsi leur vin. Au cours de la lutte qui s’ensuit, Hercule fait une hécatombe. Cet épisode signe également la fin de Pholos et Chiron, qui se blessent accidentellement avec les flèches au poison mortel.

     

    Et bien d’autres.

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  • - 10 000 à – 1 000

     

    L’homme de Néandertal est passé par la Grèce, vers – 3 000 surgit du Proche-Orient, un peuple méconnu introduit le bronze et deux plantes prédestinées, la vigne et l’olivier. Les Cyclades se mettent alors à polir leur marbre en statuettes futuristes, et la Crète donne le jour à la civilisation minoenne : cinq palais s’élèvent bientôt, dont celui de Knosos. Santorin, le volcan voisin, explose vers – 1 500.

     

    Sur le continent, les Achéens, d’origine indo-européenne, envahissent le Péloponnèse. Ils s’installent à Mycènes, où ils recueillent les restes de la grandeur minoenne pour donner naissance à une nouvelle culture. Les Mycéniens ne se contentent pas de sculpter leurs célèbres masques d’or, ils ressassent leurs souvenirs de guerre contre Troie, la clef des Dardanelles. Trois siècles plus tard, le poète Homère met tout en vers : la langue hellénique est née. Entre temps, d’autres conquérants ont surgi, les terribles Doriens. Ils tiennent déjà la Crète, et depuis longtemps le sud du Péloponnèse : pour échapper au servage, les Achéens doivent s’entasser dans le cul-de-sac de l’Attique ou fuir vers les îles.

     

    - 1 000 à – 500

     

    Des cités s’imposent : Sparte, Argos et Corinthe dans le Péloponnèse ; Athènes, Eleusis, Mégare et Thèbes dans l’Attique. Chacune a son roi, dont l’autorité s’arrête où commence la loi du sang. Beaucoup de guerrier périssent inutilement dans les allers-retours de la vengeance. Alors, les sages locaux créent une justice dure plus séduisante que les représailles stériles. Dracon crée son code draconien. Lycurgue fait jurer aux spartiates de suivre ses lois jusqu’à son retour – et il se suicide en route.

     

    Après avoir hésité entre monarchie et oligarchie[1], aristocratie et tyrannie, Athènes adopte la démocratie directe : toute décision est votée par l’Ekklesia, l’assemblée de tous les hommes libres ; fonctionnaires et ministres sont élus, les ambitieux sont bannis, et on rend des comptes publics à la fin de chaque mandat. Beaucoup de cités adoptent le système. Mais la terre est ingrate. Il faut multiplier les colonies pour absorber le surplus de population. Ainsi naissent Milet, Ephèse, Byzance, en Asie Mineure ; en Europe, Néapolis (Naples, Massalia (Marseille), Nikaiai (Nice). Très liées à leur cité-mère (metro-polis), unies par la langue commune, les colonies forment vite un puissant réseau commercial qui maille toute la Méditerranée.

     

    - 500 à – 361

     

    L’Empire perse, qui s’étend de l’Egypte à l’actuel Pakistan, y voit une concurrence. En – 490, à la suite d’une émeute fiscale des grecs de Milet, Darius fait porter le chapeau à Athènes. Son armée débarque à Marathon. Au lieu de se retrancher, les athéniens attaquent : surpris, les perses perdent tant d’hommes que Darius renonce.

     

    Son fils Xerxès veut laver l’affront. Il jette un pont de bateaux de 2 km sur le détroit des Dardanelles et ses troupes marchent sur l’Attique, par le nord cette fois-ci. Trois cents spartiates défendent jusqu’au dernier le défilé des Thermopyles. Xerxès passe. Athènes est incendiée. La flotte du Pirée doit se réfugier derrière l’île de Salamine, une souricière dont on ne peut s’échapper que par un mince chenal. Xerxès se frotte les mains. Il plante son trône sur une colline et envoie 1 200 galères. Dans l’étroit passage, c’est l’embouteillage, et engage les bateaux un à un. De son perchoir, le Perse voit les deux tiers de ses bâtiments descendre au fond du golfe Saronique. Athènes a désormais les coudées franches pour s’offrir un âge d’or : construction de l’Acropole par le sculpteur vedette Phidias, duo philosophique de Socrate et Platon, tragédies de Sophocle et d’Euripide, naissance de l’histoire-géo avec Hérodote et Xénophon… Un siècle de prospérité auquel l’habile Périclès, qui se maintient trente ans au pouvoir, va donner son nom. Cela fait des jaloux et, en – 461, la guerre éclate entre Athènes et Sparte. La première y laisse des plumes. La seconde y laisse la vie.

     

    - 336 à 51

     

    Survient un troisième larron : Philippe, le roi de Macédoine, en profite pour annexer la Grèce. L’orateur Démosthène tente de galvaniser les énergies contre lui, mais en – 338, les récalcitrants sont défaits à la bataille de Chéronée. Lorsque Philippe meurt poignardé, deux ans plus tard, il laisse un empire qui va de l’Albanie à l’Ukraine.

     

    Alexandre le Grand, son fils, fait mieux encore : il sème les cités grecques du Nil à l’Himalaya. A sa mort, ses généraux partagent : Ptolémée devient pharaon, Antigonos empoche l’Asie Mineure, Seleuchos la Syrie… Le monde hellénistique est né, qui est à la Grèce ce que l’Amérique sera à l’Angleterre.

     

    51 à 1 087

     

    A son tour, le monde hellénistique est gobé par un autre prédateur, Rome. La Grèce n’est plus qu’un satellite, mais son éclat fascine : César meurt en parlant grec. En 51, un juif hellénisé débarque au Pirée. C’est l’apôtre Paul, qui inonde de ses fameuses épîtres les habitants de Corinthe et de Thessalonique. Trois siècles plus tard, lorsque Constantin prend le pouvoir à Rome, le christianisme devient religion officielle. En 392, l’usurpateur fonde sur le site de Byzance une cité qui porte son nom, Konstantinopolis. L’empire se retrouve avec deux capitales, l’une latine et romaine, l’autre grecque et byzantine. Ravagée par les invasions, Athènes la païenne s’endort.

     

    En 611, les byzantins sont chassés de Syrie. Les nouveaux envahisseurs récusent le culte des images et de la Trinité : ils sont musulmans. Un long grignotage se prépare, pendant que latins et grecs se déchirent. En 1054, à la suite d’un long débat sur la modification du Credo – la profession de foi chrétienne – l’église de Byzance et l’église de Rome se déclarent mutuellement hérétiques. C’est la rupture.

     

    1 087 à 1 453

     

    En 1087, les musulmans écrasent les byzantins à Mantzikert : Constantinople appelle Rome au secours. C’est la première croisade, qui offre aux latins l’occasion de s’installer au Proche-Orient. En 1204, une autre croisade est détournée vers Constantinople, qui est mis à sac. Un flamand devient empereur. Un piémontais devient roi de Thessalonique. Le champenois Villehardouin conquiert la Morée (le Péloponnèse). Vénitiens et francs [2]se partagent la Crète. C’est compter sans Nicée, où une Byzance libre » subsiste, avec son empereur. En 1259, celui-ci capture les chefs francs et échange leur liberté contre la Morée. L’aventure franque tourne court. Constantinople est reprise, mais les turcs ottomans attendent leur heure, à un jour de marche de la capitale.

     

    1 453 à 1 821

     

    En 1430, les ottomans étendent leur domination au nord de la Grèce. Constantinople est prise dans un étau. En 1453, elle tombe aux mains de Mehmet II Le dernier empereur byzantin est mort, l’arme à la main, sur les murs de la ville, mais la légende prétend qu’il s’est caché dans une statue de marbre pour restaurer un beau jour l’Empire grec.

     

    En 1571, les flottes espagnoles et italiennes attaquent les vaisseaux du sultan dans leur hivernage du golfe de Lépante, en face de Patras : les turcs perdent 30 000 hommes et 200 galères dans la terrible bataille. Mais rien ne les arrête, pas même les terribles chevaliers de Rhodes, qui ont dû se replier à Malte ; pas même les Vénitiens qui, en 1669,

    quittent Héraklion après un siège si bien mené qu’il inspire un jeune ingénieur militaire, Vauban.

     

    Les grecs d’Asie Mineure ont un statut assez souple au sein de l’Empire ottoman. Dans son quartier du Phanar, dans le nord d’Istanbul, le patriarche reste le chef spirituel de tous les grecs. Autour de lui prospère une bourgeoisie lettrée qui collabore avec les Ottomans. Mais la Grèce proprement dite a un statut beaucoup plus dur, celui de colonie. Les campagnes doivent fournir un quota d’enfants à Istanbul, qui sont convertis à l’islam et enrôlés dans un corps d’élite, les janissaires [3]. Les popes se chargent de l’agitation anti-turque dans des écoles clandestines, et, dans les montagnes, des bandes de « brigands », les kleftedes, forment des foyers de guérilla.

     

    1 789 à 1 829

     

    Quand éclate la Révolution française, la lutte s’intellectualise. Rigas Feraios écrit une déclaration des droits de l’homme à la grecque et des chants séditieux sur l’air de la Carmagnole. Le 25 mars 1821, près de la station de ski de Kalavrita, l’archevêque de Patras brandit le drapeau à croix bleue. C’est la révolution. Au terme de combats qui ne font pas dans le détail, Athènes est libérée. Ce succès pousse les indépendantistes à toujours plus d’audace : Nikitas se taille le surnom de « mange-Turcs », Kolokotronis se retranche à Karitaina, Botzaris fait sauter Missolonghi plutôt que de le rendre.

     

    Quand Chio se soulève à son tour, les turcs massacrent 25 000 habitants. Relayée par les tableaux de Delacroix, la propagande « Philhéllène » gagne les salons. Victor Hugo s’embrase : « En Grèce ! en Grèce ! adieu vous tous ! il faut partir ! qu’enfin, après le sang de ce peuple martyr, le sang vif des bourreaux ruisselle ! ». Son confrère Byron mourra pour la cause, avec 280 autres philhellènes : officiers français, agents russes, escrocs américains… dont l’élan préfigure les brigades internationales de 1936.

     

    En 1827, une escadre franco-anglo-russe coule la flotte turque à Navarin. C’est le coup de grâce. Istanbul abandonne la Grèce… aux luttes de factions, car les puissances étrangères poussent leurs pions dans la coulisse : les russes désignent un gouverneur, Capo d’Istria. On l’abat à Nauplie. Les bavarois dépêchent l’autoritaire Othon 1er. On le force à abdiquer. Les anglais imposent Georges 1er. Il doit s’exiler. Et pendant que la disette bat la campagne, les linguistes s’étripent sur la langue officielle : grec classique simplifié ou grec vulgaire enrichi ?.

     

    1 829 à 1 936

     

    Les politiciens les plus intransigeants veulent reprendre Constantinople : c’est la « Grande Idée ». Plus réaliste, le crétois Venizelos pousse la Grèce à annexer son île natale, avant de l’entraîner dans deux guerres balkaniques et celle de 14 – 18. La Grèce y gagne ses frontières actuelles, plus Smyrne, que les alliés confisquent à l’ex-Empire ottoman en punition de son soutien à l’Allemagne pendant le conflit mondial.

     

    Mais Smyrne, reste à prendre ! Athènes envoie des troupes. D’abord débordée, l’armée turque se ressaisit. C’est la débandade. Les grecs de Smyrne sont exterminés sous les yeux impassibles des alliés, qui mouillent dans la baie. La « Grande Idée » débouche sur la « Grande Catastrophe ».

     

    Pour limiter les massacres, la Grèce et la Turquie procèdent à des échanges de populations. Les grecs d’Asie Mineure – les micradiens – embarquent pour le Pirée, Salonique ou Ermoupoli. Après des siècles passés dans un monde cosmopolite, les nouveaux venus sont rompus au commerce international. Cela éveille les jalousies des métropolitains. Les micrasiens se retrouvent confinés dans des nouveaux quartiers, mal desservis, où ils forment un prolétariat bien organisé – et une pègre qui trouve son compte dans l’instabilité chronologique du jeune Etat.


     [1] Oligarchie : régime politique où l’autorité est entre les mains de quelques personnes ou de quelques familles   puissantes.

     [2] Les francs en Grèce : ils étaient de Champagne, de Champlitte ou de St-Omer. Partis en 1203 pour la croisade, ils se retrouvent à Constantinople à dépouiller l’empire byzantin avec lé vénitiens. La Grèce est une proie tentante : derrière Villehardouin, nos francs raflent tout en cinq ans, et se bombardent ducs d’Athènes, sires de Sparte ou de Thèbes, et, surtout, prince de Morée, avec Andréville (Andravida) pour capitale et Clarence (Killini) pour port d’exportation. Lorsque les byzantins les chassent un siècle plus tard, ils laissent des châteaux un peu partout, et des églises à Andravida, Kardamili, Mystra et Nauplie.

     

     

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    [3]  Janissaire : soldat d’élite de l’infanterie ottomane, qui appartient à la garde du sultan.


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  •                                         L’universalité des passions et des lois

     

                                                          

     

                    

    GRANDS MYTHES                                                               THEMES

       

    Création du monde

    Naissance des premiers dieux, issus de Chaos et de Nyx (la Nuit).

    Titanomachie

    Les Olympiens, autour de Zeus (Jupiter), affrontent les Titans.

    Gigantomachie

    Combat de Zeus et des autres dieux de l’Olympie contre les Géants.

    Travaux d’Hercule

    Epreuves imposées par Héra (Junon) à Héraclès (Hercule), fils de Zeus, pour racheter le meurtre de ses enfants.

    Toison d’Or

    La quête de Jason et de son équipage (Les Argonautes) à Bord de l’Argos.

    Mythe de Thésée

    Les exploits d’un valeureux roi d’Athènes.

    Mythe de Persée

    Les aventures d’un demi-dieu, roi d’Argos.

    Mythe d’Oedipe

    Le destin tragique d’un roi thébain.

    Guerre de Troie

    (Iliade)

    Siège et prise de Troie (Ilion) par les grecs, après l’enlèvement d’Hélène.

    Odyssée

    Les dix années d’exil d’Ulysse, roi d’Ithaque ayant pris part à la guerre de Troie.

     

    Enéide et fondation

     de Rome

    Epopée du troyen Enée, ancêtre mythique des romains. Histoire de Remus et Romulus.

      

    Née de la rencontre de différentes traditions, et du besoin universel d’expliquer le monde, la mythologie antique embrasse une multitude de thèmes. Les récits indo-européens et méditerranéens se mêlent pour donner naissance au panthéon gréco-romain que nous connaissons, centré sur les douze grands dieux de l’Olympe. Les histoires innombrables des dieux rejoignent celles des hommes, notamment à travers la vie des héros comme hercule, Thésée ou Ulysse, souvent eux même d’ascendance divine.

      

    Le mythe raconte le temps sacré des origines

     

    Il a pour vocation d’expliquer un fait, une coutume, une pratique, et de les justifier en narrant leur origine divine, comme le fait le poète latin Ovide dans ses Métamorphoses. Ces légendes, à l’aube de notre ère, reprennent l’ensemble des récits mythiques de la Grèce, afin d’expliquer les origines divines du monde. Ovide écrit certes à une époque où la mythologie a perdu une partie de son caractère sacré, au profit d’une vocation plus pédagogique et sociale. Il n’en reste pas moins qu’il retrouve l’esprit des Achéens (les anciens Grecs qui, avant l’époque classique, ont inventé la plupart des légendes de l’Antiquité.

     

    Nul hasard

     

    Dès lors, si une bonne partie de la mythologie est constituée d’aventures divines. Les dieux grecs sont des figures emblématiques, des « archétypes » : Zeus est l’incarnation d’une certaine virilité, Héra celle de la jalousie, Apollon représente l’idéal d’équilibre vanté par Platon au IVème siècle avant J.C. et interprété bien plus tard par Nietzsche, au XIXème siècle.

     

    Si Apollon se conforme bien à cet idéal

     

    Ses frères, cousins et parents olympiens sont d’un naturel plus désordonné, et leurs faits et gestes ne révèlent pas toujours de la plus parfaite sérénité. Peu respectables, ces dieux grecs ? Il faut bien comprendre qu’ils sont vus comme des puissances, bien plus que des idées. Leurs conflits, leurs haines, traduisent les grands phénomènes de la nature.

     

    De cet équilibre

     

    La passion et la raison sont dans le monde humain les principaux protagonistes. La passion est souvent inspirée par un dieu. Quant à la raison elle est une des figures de l’ordre, de cet ordre que les dieux imposent quand les hommes se sont laissés entraîner trop loin par leurs passions. La plupart des héros humains ont en effet derrière eux une faute. Thésée, roi légendaire d’Athènes, est responsable de l’abandon d’Ariane et de la mort d’Egée. Ulysse a offensé Poséidon en faisant tort à son fils Polyphème.

     

    Le vrai tort des hommes

     

    Leur seule faute véritable, c’est de se croire les égaux des dieux. La concurrence est impossible, la prétention des chanteurs étant punie par le croassement, celle des poètes par l’aveuglement. On nomme « hybris » (le « y » se prononce « u ») cette faute majeure, qui se traduit inévitablement par une mise au pas. L’homme emporté par ses passions peut être la victime d’un dieu, et on lui pardonnera. Mais l’homme coupable d’hybris est voué à une punition exemplaire, d’où émergera une loi : c’est le monde de la tragédie.

     

     La vie des grecs dans l’Antiquité était soumise à des puissances extérieures incontrôlables, comme le vent, la mer, la pluie et le cycle des saisons. Celles-ci s’incarnaient dans les théoï, c’est-à-dire les dieux. Afin de les maintenir dans de bonnes dispositions, les anciens leurs offraient régulièrement des offrandes sans toutefois s’assurer par là leur bénédiction. Pouvant rester sourdes à toutes séductions, les divinités étaient pourvues d’un sens peu développé du bien et du mal et leur puissance frappait aveuglément le juste comme le coupable. En cas de retard ou d’erreur dans l’observation des rites, la colère divine s’exprimait sous forme de catastrophes naturelles ou individuelles.

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  • La vie des grecs dans l’Antiquité était soumise à des puissances extérieures incontrôlables, comme le vent, la mer, la pluie et le cycle des saisons. Celles-ci s’incarnaient dans les théoï, c’est-à-dire les dieux. Afin de les maintenir dans de bonnes dispositions, les anciens leurs offraient régulièrement des offrandes sans toutefois s’assurer par là leur bénédiction. Pouvant rester sourdes à toutes séductions, les divinités étaient pourvues d’un sens peu développé du bien et du mal et leur puissance frappait aveuglément le juste comme le coupable. En cas de retard ou d’erreur dans l’observation des rites, la colère divine s’exprimait sous forme de catastrophes naturelles ou individuelles.

    Des dieux à l’image des hommes

     

    La principale originalité des mythes grecs réside dans son caractère fondamentalement anthropocentrique [1] . Même s’ils n’obéissent pas aux mêmes lois, les dieux n’en sont pas moins des hommes auxquels est donnée l’apparence de la réalité. En revêtant des formes humaines les aspects irrationnels de la nature, les grecs tentent donc maladroitement d’expliquer le monde qui les entoure. A la différence des autres cultures méditerranéennes, les monstres demeurent rares et presque toujours associés au mal.

     

    Les satyres, les centaures et autres chimères peuvent être considérés comme des sortes de reliquats de croyances primitives, et les luttes d’Héraclès ou de Thésée comme des allégories du triomphe de la raison. Ces héros ou demi-dieux font d’ailleurs partie intégrante du panthéon.

     

    Le combat de Zeus contre les Titans

     

    Zeus, père des dieux et des hommes selon Homère, annonce par sa suprématie dans le polythéisme [2] la conception d’une souveraineté universelle fondée sur la Raison, un thème cher à Platon. Dernier enfant du couple primordial Cronos-Rhéa, sauvé grâce à une habile substitution alors qu’il allait être dévoré par son père, Zeus passe sa jeunesse en Crète où il est élevé par les Nymphes et les Courètes. Devenu adulte, il donne à boire une drogue à Cronos qui le fait vomir la fameuse pierre donnée par Rhéa (elle sera déposée ensuite à Delphes) et tous ses autres enfants. Commence alors une guerre terrible entre Cronos allié aux Titans et ses fils aidés du Géant Prométhée, sauveur du genre humain. Vainqueur, Zeus doit faire face à d’autres rébellions mais les mate facilement avec l’aide d’Héraclès. Celle de Typhon aux cent têtes, le dernier-né de la déesse Terre, n’est plus qu’une formalité. Finalement, l’équilibre du monde est assuré une fois les Titans précipités dans le Tartare.

     

    Zeus, souverain des dieux et des hommes

     

    Zeus et ses frères s’installent alors sur l’Olympe et se partagent le pouvoir : Poséidon, époux de Déméter, règne sur les mers tandis qu’Hadès, amant de Perséphone, obtient les Enfers. Zeus reçoit le Ciel et établit ainsi sa prééminence. Epoux de la déesse Héra, il est le père des dieux Arès, Héphaïstos, Hébé et Ilythie, et de ses amours tumultueuses naissent une multitude de divinités ou de héros : les Heures, les Muses, Aphrodite, Hermès, Apollon et sa sœur jumelle Artémis, pour ne citer que les plus célèbres. Pour séduire ses nombreuses conquêtes, il n’hésite pas à prendre de multiples formes. Elles vont du taureau (Europe) au cygne (Léda) en passant par l’aigle (Ganymède) ou l’homme aimé (Alcmène).

     

    Parfois Zeus se passe même de partenaire : Athéna sort ainsi tout armée de son crâne et Dionysos termine sa gestation dans sa cuisse… Tout cela montre l’ubiquité de la divinité suprême : comme le dit Euripide, « il n’est rien qui ne soit de Zeus ». Quoi qu’il en soit, son rôle est primordial et semble bien avoir été celui d’un garant de l’ordre social, de la justice, du respect de l’hospitalité ou du culte des morts, celui qui dispense le bien-être et les maux. En comparaison, les autres dieux occupent une place différente et inférieure. Si leurs attributions sont bien définies, elles pouvaient être remises en question et changer temporairement d’autorité.


     [1]  Anthropocentrique : attitude qui rapporte toute chose de l’univers à l’homme.

     [2]  Polythéisme : religion qui admet l’existence de plusieurs dieux.

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  • Les dieux savent tout et sont très puissants, pensent les grecs. C’est pourquoi ils leur consacrent des fêtes publiques et leur font des offrandes. Il existe un dieu pour chaque événement de la vie. Mais les dieux eux-mêmes sont soumis à une force nommée Destin, que les grecs ne représentent jamais.

     

    A quoi sert l’Homme ?

     

    Les dieux immortels ont créé toutes choses : la Terre, le ciel, la mer, els arbres, les animaux. Ils ont aussi créé l’Homme à leur image. Mais à quoi leur sert l’Homme, puisqu’ils sont si puissants ? A leurs construire des temples et à les nourrir de leurs offrandes : les dieux ont besoin d’être adorés. Sans les hommes, les dieux seraient comme un roi sans sujets.

     

    Les sources

     

    L’Antiquité tout entière est baignée par les récits mythologiques. Les poètes chantent la vie des dieux et la représentent sur la scène des théâtres, les artistes la peignent sur les vases et la sculptent dans la pierre. Les romains, après avoir conquis la Grèce, restent fascinés par sa culture, et des auteurs latins tels qu’Ovide racontent encore l’histoire foisonnante de ces dieux turbulents, qui deviennent ceux de la Rome antique. Les temples, les sculptures et les fresques offrent également des représentations des dieux, des étranges créatures qui les entourent et de leurs innombrables aventures.

                                                                 La famille des dieux

    Les grecs croient en des milliers de divinités. Certaines sont très importantes : on les appelle les Olympiens. Les plus modestes, les nymphes, peuplent les rocs, les forêts et les rivières. Il existe aussi des créatures monstrueuses, qu’il vaut mieux ne pas rencontrer sur son chemin.

     

    Les principaux dieux

     

    Ils vivent sur le mont Olympe. C’est pourquoi on les appelle les Olympiens. Ils se nourrissent d’ambroisie (nourriture divine leur procurant l’immortalité) et boivent du nectar. Zeus est le roi et les commande tous, mais ils se querellent souvent entre eux et leurs aventures ne sont pas toujours simples ! Les dieux ont le pouvoir de se transformer à volonté. Ils voient tout ce qui se passe sur la Terre et peuvent descendre parmi les humains pour les séduire, les servir ou les punir. Hadès est le seul à ne pas habiter l’Olympe : il vit dans les Enfers, là où résident les morts.

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  • Au début, il n’y avait que le chaos. Puis sont apparus le Terre, Gaia, et aussi l’Enfer, Tartare, le Désir, Eros, et enfin la Nuit.

     

     

    La Terre et le Ciel

     

    Gaia, la Terre, donne naissance aux montagnes, à la mer et à Ouranos, el ciel étoilé. Puis elle s’unit à Ouranos. Leurs enfants sont monstrueux : 12 Titans violents, 3 Cyclopes et les « Cent-Bras », qui ont chacun 100 bras et 50 têtes ! Ouranos les enferme au plus profond de la terre. Mais Cronos, el plus jeune Titan, se révolte contre son père.

    Cronos

     

    Cronos libère ses frères les Titans de leur prison souterraine. Devenu roi, il s’unit à sa sœur Rhéa. Gaia et Ouranos lui ont prédit qu’il serait à son tour détrôné par un de ses fils. C’est pourquoi, il dévore sans pitié ses enfants dès qu’ils viennent au monde. Rhéa parvient à épargner et à cacher son dernier-né : Zeus. A sa place, elle présente à son époux une pierre enveloppée de langes. Cronos l’avale.

     

    Zeus se venge

     

    Le jeune dieu grandit dans l’île de Crète. Plus tard, pour se venger der son père, il lui donne une boisson à vomir ses enfants. Et voilà Poséidon, Hadès, Héra, Déméter et Hestia. Ils aident leur frère, leur sauveur, à devenir roi des dieux.
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