• La Mythologie grecque

    La vie des grecs dans l’Antiquité était soumise à des puissances extérieures incontrôlables, comme le vent, la mer, la pluie et le cycle des saisons. Celles-ci s’incarnaient dans les théoï, c’est-à-dire les dieux. Afin de les maintenir dans de bonnes dispositions, les anciens leurs offraient régulièrement des offrandes sans toutefois s’assurer par là leur bénédiction. Pouvant rester sourdes à toutes séductions, les divinités étaient pourvues d’un sens peu développé du bien et du mal et leur puissance frappait aveuglément le juste comme le coupable. En cas de retard ou d’erreur dans l’observation des rites, la colère divine s’exprimait sous forme de catastrophes naturelles ou individuelles.

    Des dieux à l’image des hommes

     

    La principale originalité des mythes grecs réside dans son caractère fondamentalement anthropocentrique [1] . Même s’ils n’obéissent pas aux mêmes lois, les dieux n’en sont pas moins des hommes auxquels est donnée l’apparence de la réalité. En revêtant des formes humaines les aspects irrationnels de la nature, les grecs tentent donc maladroitement d’expliquer le monde qui les entoure. A la différence des autres cultures méditerranéennes, les monstres demeurent rares et presque toujours associés au mal.

     

    Les satyres, les centaures et autres chimères peuvent être considérés comme des sortes de reliquats de croyances primitives, et les luttes d’Héraclès ou de Thésée comme des allégories du triomphe de la raison. Ces héros ou demi-dieux font d’ailleurs partie intégrante du panthéon.

     

    Le combat de Zeus contre les Titans

     

    Zeus, père des dieux et des hommes selon Homère, annonce par sa suprématie dans le polythéisme [2] la conception d’une souveraineté universelle fondée sur la Raison, un thème cher à Platon. Dernier enfant du couple primordial Cronos-Rhéa, sauvé grâce à une habile substitution alors qu’il allait être dévoré par son père, Zeus passe sa jeunesse en Crète où il est élevé par les Nymphes et les Courètes. Devenu adulte, il donne à boire une drogue à Cronos qui le fait vomir la fameuse pierre donnée par Rhéa (elle sera déposée ensuite à Delphes) et tous ses autres enfants. Commence alors une guerre terrible entre Cronos allié aux Titans et ses fils aidés du Géant Prométhée, sauveur du genre humain. Vainqueur, Zeus doit faire face à d’autres rébellions mais les mate facilement avec l’aide d’Héraclès. Celle de Typhon aux cent têtes, le dernier-né de la déesse Terre, n’est plus qu’une formalité. Finalement, l’équilibre du monde est assuré une fois les Titans précipités dans le Tartare.

     

    Zeus, souverain des dieux et des hommes

     

    Zeus et ses frères s’installent alors sur l’Olympe et se partagent le pouvoir : Poséidon, époux de Déméter, règne sur les mers tandis qu’Hadès, amant de Perséphone, obtient les Enfers. Zeus reçoit le Ciel et établit ainsi sa prééminence. Epoux de la déesse Héra, il est le père des dieux Arès, Héphaïstos, Hébé et Ilythie, et de ses amours tumultueuses naissent une multitude de divinités ou de héros : les Heures, les Muses, Aphrodite, Hermès, Apollon et sa sœur jumelle Artémis, pour ne citer que les plus célèbres. Pour séduire ses nombreuses conquêtes, il n’hésite pas à prendre de multiples formes. Elles vont du taureau (Europe) au cygne (Léda) en passant par l’aigle (Ganymède) ou l’homme aimé (Alcmène).

     

    Parfois Zeus se passe même de partenaire : Athéna sort ainsi tout armée de son crâne et Dionysos termine sa gestation dans sa cuisse… Tout cela montre l’ubiquité de la divinité suprême : comme le dit Euripide, « il n’est rien qui ne soit de Zeus ». Quoi qu’il en soit, son rôle est primordial et semble bien avoir été celui d’un garant de l’ordre social, de la justice, du respect de l’hospitalité ou du culte des morts, celui qui dispense le bien-être et les maux. En comparaison, les autres dieux occupent une place différente et inférieure. Si leurs attributions sont bien définies, elles pouvaient être remises en question et changer temporairement d’autorité.


     [1]  Anthropocentrique : attitude qui rapporte toute chose de l’univers à l’homme.

     [2]  Polythéisme : religion qui admet l’existence de plusieurs dieux.

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