• le 20.03.2008




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  • Et tu veux que je te raconte encore quelque chose ? Une histoire pour François ? Eh bien, voilà une belle histoire.
    Il y avait autrefois à Saint-Pierre un grand couvent de moines Augustins. Les seigneurs de Miolans leur avaient donné des prés, des vignes, des champs, et les bons Pères avaient des fermiers dans tous les villages, et beaucoup de bêtes dans leurs écuries.

     

    Tous vivaient bien tranquilles, chacun à son affaire; les vaches et les veaux pâturaient dans les prairies, les cultivateurs travaillaient dans les champs, les Augustins chantaient la messe et les vêpres, et les autres offices, et tout le monde était bien content.
    Mais, là-haut, de l'autre côté du Col du Frêne, il y avait les BAUJUS; et tu connais le proverbe ...

     

    - Oui, oui, grand'mère, je le connais

    Bauju
    Traître et goulu,
    Voleur, fripon
    Voilà ton nom !

     

    - Ah ! c'est bien. Mais il ne faut pas le leur dire ... et voilà donc qu'un hiver, à Sainte-Reine et à Ecole, ils avaient perdu beaucoup de leurs bestiaux d'une sorte de peste, qui avait sévi dans leur canton. Comme ils savaient que les Augustins avaient des vaches et des génisses, ils descendirent pour les voler. Et ils pillèrent tout le bétail, et même les récoltes, du blé, du vin, tout ce qu'ils purent trouver dans les granges des Pères, chez Garnier, à la Plantaz, à la Noiriat. Enfin quelqu'un courut au couvent donner l'alerte. Alors, l'Abbé appela un de ses moines et lui commanda de suivre ces pillards et de leur reprendre le butin, pour le ramener à l'abbaye.

    Alors, le bon moine, sans manquer au devoir de l'obéissance, demande au Père Abbé comment il devra s'y prendre. Et l'Abbé lui répond : "Dieu vous conduise, mon fils !"
    Aussitôt, ce moine, parfaitement obéissant, demande la bénédiction de l'Abbé, retrousse sa tunique et se met vite en route par le chemin sur le Pont. IL rencontre les Baujus pillards au tournant vers Jérusalem et les aborde poliment :
    - Bonjour, Messieurs, quelle belle journée. Où allez-vous de ce pas ?
    - Eh bien, Père, nous rentrons chez nous, en Bauges.
    - Eh ! vous avez de belles vaches ! Il me semble que je les connais ! Ah ! mes enfants, qu'avez-vous fait ? Vous avez gravement offensé le Bon Dieu ! Il faut bien vite Lui demander pardon et rendre toutes ces bêtes au monastère.
    Et le bon père commence à leur faire un sermon sur le septième commandement, et avec des "vobiscum", et avec des "oremus" et des "pro nobis" ... Tant et si bien que les Baujus se mettent à crier et à se moquer de lui. L'un le pousse, l'autre le repousse, celui-ci lui enlève son bonnet, celui-là son scapulaire; ils le jettent par terre, et lui arrachent ses souliers, ses bas, sa tunique. Le pauvre moine supportait tout cela patiemment, priant Dieu pour ses ennemis.
    Mais quand ils viennent à vouloir lui enlever sa chemise, alors l'homme de Dieu se sent frémir. Il se relève, il s'arrache de leurs mains, et, rempli de l'esprit divin, il se jette impétueusement sur une génisse et lui détache une jambe avec l'épaule, puis, brandissant cette massue, se rue sur les voleurs, les renverse tous par terre, assommés sans qu'aucun n'y échappe.

    Après quoi, ayant loué Dieu, il rendit à la génisse sa jambe avec son épaule, qui s'attacha au corprs sans qu'on y connût aucune marque; puis il rassembla tout le troupeau et le conduisit au monastère avec le reste du butin.
    - Oh ! grand'mère, ça, c'est une belle histoire, mais ce n'est pas une histoire vraie.
    - Cependant, mon petit, ce moine si obéissant, qui s'appelait Walchaire, était tellement un saint homme qu'il devint lui-même Père Abbé du monastère.

     


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  • Au cœur du val de Maurienne s'élèvent les hautes murailles d'une forteresse imprenable qui domine les AlpesVanoise et Ecrins. Les trois plus hautes tours du château touchent le ciel, trois pyramides de roc, sculptées de la main de Dieu. Une vieille légende raconte que les fées logent dans cette bâtisse mystérieuse formée de magnifiques montagnes drapées d'un voile de neige, on les nomme Aiguilles d'Arves. entre

    Les fées, en patois on les appelle les "Fayes". Ce sont des femmes d'une grande beauté, des êtres surnaturels aux silhouettes irréelles et diaphanes. Elles sont très discrètes, bien peu de gens les ont rencontrées… On raconte même que leur incomparable beauté fait tourner la tête des hommes ; une fois séduits, elles les entraînent là haut sur la montagne ce qui rend leurs femmes fort jalouses, vous comprenez bien ! En fait, il n'y a que les enfants qui peuvent rencontrer les Fayes, les petits bergers ne craignent rien, protégés par l'innocence et l'insouciance de leur âge.

    Il y a bien longtemps une petite bergère gardait son troupeau là haut dans les maigres prairies juste au dessous des rochers. En cette fin de journée, l'étoile du berger, ce minuscule astre orangé venait de se lever, exactement dans la région du ciel où le soleil avait choisi de se coucher, donnant le signal pour rentrer. Une bise légère chargée de l'odeur fraîche des cimes balayait l'alpage, l'écho renvoyait le tintinnabulement feutré du carillon des sonnailles. La jeune fille s'apprêtait à redescendre avec son troupeau lorsqu'une jolie dame, habillée de somptueux vêtements de soie s'approche d'elle. C'était une Faye, mais la petite bergère ne le savait pas, jamais elle n'avait vu de près une dame aussi belle! La fée avait un visage fin au teint couleur fleur d'églantine, une longue chevelure blonde descendait en cascade sur ses frêles épaules. La Faye lui dit d'une voix douce. "S'il te plaît, viens m'aider à étendre ma lessive car ce soir c'est la pleine lune et je n'y arriverai pas toute seule…" Sans rien dire la petite bergère la suivit comme une automate. Elles montèrent toutes deux là haut dans les rochers puis ont étendu le linge mouillé sur de grandes dalles de roc. Ce n'était que des vêtements de soie, de mousseline, de dentelles, jamais notre petite bergère n'avait touché des tissus aussi doux, aussi délicats…

    Et puis quand tout a été terminé, la Faye lui a rempli son tablier de feuilles de frêne, un plein "patin" de petites feuilles de frêne toutes neuves et plates comme si elles avaient été repassées ! "Voilà ton payement jeune fille et bien le merci".
    La jolie dame alors s'éloigna en sautillant sous les pâles rayons de la lune blafarde.

    En cours de route, la petite bergère a jeté toutes les feuilles, ce n'est pas que ce soit lourd, mais c'est encombrant quand on court à la rencontre de son troupeau. Or le tablier avait une petite poche et il resta là trois petites feuilles cachées, qu'elle n'avait pas vues. En arrivant au chalet, ce n'était plus des feuilles de frêne qu'elle retrouva, mais des pièces de vingt francs en or, des louis !

    Bien sûr que dès les premières lueurs du matin, la petite bergère est retournée sur place, elle se rappelait bien là où elle avait vidé son tablier… Mais elle eut beau chercher et rechercher encore, elle ne retrouva ni feuilles, ni pièces…

    Folklore et Légendes en Albiez


     


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  • Le lac d'Annecy, joyau du paysage savoyard, a bien connu les fées qui habitent les grottes du roc de Châres. C'étaient de bonnes fées, honnêtes et travailleuses, toujours prêtes à aider l'homme. C'est pourquoi elles commencèrent à construire un pont rejoignant les deux rives, entre Talloires et Duingt. Mais le seigneur de Duingt refusa de les rétribuer pour le travail effectué, et on en resta là ... Pourtant, à cet endroit, on entend parfois, le soir tombé, les cloches lointaines d'un village englouti dans les eaux paisibles du lac.

     




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  • Il y a plusieurs centaines d'années, la jolie Berthe habitait dans le manoir de Chaumont. Son époux, qui guerroyait aux côtés du Comte Vert, était rarement près d'elle. Non loin de là, de l'autre côté du vallon, le maître du château de Sallenoves courtisait la belle, qui refusait continuellement ses avances. Par une nuit d'été, où soufflait le foehn qui annonce les plus furieux orages, le sire de Sallenoves monta son cheval et alla se présenter sans prévenir de sa venue dans la cour de Chaumont. Profitant que la châtelaine était seule, il la saisit au vol et repassa ainsi le pont-levis. C'est alors que l'ouragan se déchaîna. Le Cheval, affolé par le tonnerre et les éclairs, se raidit puis partit dans une course folle. Au petit matin, on retrouva les deux corps piétinés par le cheval fou. La légende veut qu'avant que Sallenoves ne soit restauré, on entendait les soirs d'orage le galop et les hennissements furieux du cheval revenu hanter le château de son maître.

     

     


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