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Contes et légendes de Turquie – La chasse de Bineger
Bineger était un jeune prince plein de bravoure et de beauté, mais que possédait par-dessus toute la passion de la chasse. Dès sa plus tendre enfance il avait parcouru les montagnes, pourchassant les cerfs et les daims jusque dans les ravins les plus reculés. Or, un jour, son frère aîné Omar tomba gravement malade. Il lui fallait pour guérir, disait le médecin, le lait d’une biche blanche.
Bineger se mit en chasse et trouva bientôt les traces d’une biche, boiteuse sans doute, car trois de ses pieds seulement s’inscrivaient sur le sol. Il les suivit et aperçut rapidement la bête. Elle était blanche comme la neige, mais comme elle s’enfuyait, sa démarche était lente et sa course hésitante dans les rocailles. Bineger gagnait sans cesse sur elle, monté qu’il était sur son bon cheval gris et suivi de son chien fidèle. Vers le soir la biche, près d’être forcée, se retourna vers le chasseur et son visage semblait celui d’une jeune fille. Et elle parla :
- Que veux-tu de moi, ô Bineger ? Le lait que tu cherches pour ton frère, je ne peux te le donner. Je n’ai pas de faon. Je suis la fille, boiteuse et difforme, du Dieu-Cerf Apsati. Laisse-moi et retourne sur tes pas.
Mais Bineger, emporté par l’ardeur de la chasse, se précipita sur la bête et celle-ci dut fuir… Haletante au flanc d’un rocher, elle tourna de nouveau vers bineger son visage d’enfant, baigné de larmes et parla encore :
- Laisse-moi, Bineger, et va-t-en. Depuis ta jeunesse tu traques sans cesse notre race. N’as-tu pas assez versé notre sang ? Si tu ne me laisses pas en paix, je te maudirai de toute ma puissance magique.
Mais Bineger, poussant un cri de victoire, et la tua ; le ciel tout à coup, le bruit du tonnerre retentit dans la vallée et, dans la nuit soudain épaisse, Bineger entendit une voix qui disait :
- Que les abîmes se creusent derrière toi, Bineger, si haute qu’un oiseau lui-même n’en pourrait atteindre le sommet. Puisses-tu vivre là des jours nombreux et atroces, entre les rocs et les précipices, et que ta chair enfin serve de festin aux vautours.
Et les rocs s’ouvrirent, les abîmes se creusèrent derrière le chasseur, si profonds que les plus longues cordes ne pouvaient les sonder, et une falaise abrupte se dressa devant lui, si haute qu’un oiseau n’aurait pu en atteindre le sommet…
Bineger vécut là des jours et des jours, perdu dans la montagne Il tua son cheval, puis son chien, et se nourrit de leur chair. Puis il dévora, pour combattre la faim qui le rongeait, la chair de ses propres cuisses et but son propre sang. Un jour enfin un berger qui avait mené son troupeau loin des pâturages habituels aperçut le chasseur au flanc du rocher. La population des villages voisins accourut. On rassembla les cordes les plus longues qu’on put trouver, mais quand elles furent bout à bout et qu’un homme s’y fut suspendu, il ne voyait même pas le fond du précipice. Le frère de Bineger était là pleurant, et sa femme bien-aîmée, et ses jeunes enfants, implorant et suppliant la miséricorde divine, et les yeux du prisonnier étaient baignés de larmes. Alors devant tout le peuple rassemblé Bineger mit un terme à ses souffrances en se jetant dans l’abîme. Celui-ci se referma sur lui et le bruit de sa chute, comme un long grondement prolongé ébranla toute la montagne. Et les précipices se fermèrent, les rocs reprirent leur place accoutumée, tandis qu’une biche boiteuse, surgie on ne sait d’où, gravissait lentement le flanc de la colline…
Tags : bineger, qu’un, jour, biche, d’un
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Commentaires
avec mes voyages, mes passions
pendant mes voyages, dans des livres, sur le net
merci de les apprécier
cdlt
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Enfete C Sylvii Ton Prénom ??
Et Comment Ta Fé Ce ' Blog ' ?
Et Puis Les Légendes Turque Etc Tu Les A Tous Eu De Où ??
Psk Moi Chui Turk xDD
Et Jlé Trouve Super Interessan Les Légendes :) :)
BiiZoùùx <3