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EGYPTE - RELIGION
Si la constitution garantit officiellement la liberté de religion, l’islam est reconnu comme la doctrine officielle de l’Egypte. Les Egyptiens sont généralement dévots, sans être fanatiques Le plus petit village possède sa mosquée, et l’université millénaire d’al-Azhar au Caire représente l’un des hauts lieux du monde islamique (sunnite).
Néanmoins, la société égyptienne dans son entier prend ses distances par rapport à certaines interdictions de l’islam. Même dans les villages ruraux où la tradition islamique est plus enracinée que dans les classes moyennes des villes, les femmes participent à la vie quotidienne, elles ne sont pas contraintes de revêtir le voile, même si certaines portent toujours le foulard.
Toutefois, ces pratiques ne sont pas partagées par les musulmans intégristes, qui souhaitent rétablir les diktats de la loi coranique dans la vie courante. Le mouvement intégriste compte des musulmans qui entendent parvenir à cet objectif par des moyens pacifiques. Mais il rassemble aussi des extrémistes, qui s’emploient à déstabiliser le pouvoir par des actes terroristes perpétrés contre les touristes ainsi que contre les responsables politiques. En l’absence d’une véritable opposition séculière au parti dirigeant, le radicalisme islamique séduit les jeunes Egyptiens de la classe ouvrière qui voient s’élargir le fossé entre les riches et les pauvres, malgré – ou peut-être à cause des progrès économiques.
C’est à l’occasion des grandes fêtes du calendrier musulman que l’Egypte manifeste le plus sa ferveur religieuse. Pendant le ramadan, lorsque les musulmans pratiquants jeûnent du lever au coucher du soleil, les bars des hôtels refusent parfois de servir de l’alcool, tandis que les restaurants et cafés à l’extérieur des grands hôtels se montrent encore plus stricts. Mais pour compenser ce renoncement, la fête d’Eid el-Fitr clôture le ramadan par des festins, des feux d’artifice et des réjouissance en plein air.
Environ 90 % de la population du pays est musulmane. La plupart des 10 % restants sont adeptes de la doctrine chrétienne copte[1] , introduite en Egypte par Saint Marc il y a près de deux millénaires. La liturgie et le rituel coptes sont très proches de ceux des Eglises grecque et russe orthodoxe, et comme les chrétiens orthodoxes, les coptes sont très monastiques. L’adhésion de l’Eglise égyptienne à la doctrine monophysite, qui ne reconnaît qu’une nature au Christ, a conduit à sa séparation de l’Eglise chrétienne en 451 ap. JC. L’isolement des coptes a été renforcé par la conquête de l’Egypte par l’islam. Aujourd’hui, les monastères du désert occidental constituent le centre de la tradition copte, mais plusieurs églises anciennes survivent au Caire et à Alexandrie.
Les patriarches de confession copte se battent depuis toujours pour préserver leur droit à statut égal avec les pontifes des Eglises catholique, grecque orthodoxe et russe orthodoxe, tout en cherchant à convaincre leurs compatriotes musulmans que les coptes sont également des patriotes égyptiens. En 1996, le pape copte Shenouda III a interdit à ses adeptes de visiter les lieux chrétiens de pèlerinage à Jérusalem pour protester contre le blocage du processus de paix par Israël au Moyen-Orient. Destinée à aligner les coptes d’Egypte avec le camp arabe, cette initiative a par là même transformé Le Caire en « Nouvelle Jérusalem » pour les coptes ; en effet, le gouvernement avait enfin accepté de débloquer des fonds pour restaurer les lieux de culte proches de l’abandon comme l’église de la Vierge, du Xème siècle, dédiée à la Vierge Marie, pour laquelle un programme de restauration de 6,7 millions de dollars a débuté en 1998.
SUNNITES ET CHIITES
La plupart des Egyptiens sont musulmans de confession sunnite, qui a supplanté la version shiite ou fatimide de l’islam au cours du VIIIème siècle ap. JC. Les shiites prétendent que seul un descendant du prophète Mahomet (par sa fille Fatima et son gendre Ali) a le droit au titre de chef de l’islam. Ali et ses fils, Hassan et Hussein, ont été tués dans la lutte pour le pouvoir entre les fatimides et les sunnites (qui reconnaissent plus volontiers un dirigeant séculier), après la mort de Mahomet. La tête de Hussein a été enterrée en 1153 dans la mosquée Sayyidna al-Hussein, à l’angle de Sharia el-Hosny, dans le quartier du bazar du Caire.
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