• EGYPTE - LA PERIODE ARCHAIQUE - Hatchepsout - Tiyi - Néfertiti - Néfertari

    Hatchepsout à l’égal des dieux

     
             L’extraordinaire portrait que conserve le musée du Caire révèle toute l’ambivalence de ce personnage hors du commun : en montant sur le trône, Hatchepsout est devenue dieu et porte, comme tel, la barbe postiche. Mais par la douceur de ses traits, elle reste femme, une féminité qui s’est plu à rappeler la tradition en lui prêtant quelques faiblesses pour le fidèle Senmout, son homme de confiance, qui dessina les plans du temple funéraire de la reine à Deir-el-Bahari et voulut se faire inhumer près de son temple. Pendant la quinzaine d’années de son règne, Hatchepsout ne le rendit en rien aux plus grands des pharaons, restaurant de nombreux temples de la vallée, en construisant d’autres, pacifiant enfin les frontières grâce à une politique d’échanges dont la réalisation la plus célèbre fut l’expédition au pays de Pount. Une épopée dont la reine fut si fière qu’elle tint à en faire figurer la relation sur les murs de son temple funéraire. Et si son nom fut systématiquement martelé après sa mort, ce n’est pas parce qu’elle était une femme, mais parce qu’elle fut considérée comme usurpatrice en écartant du trône le fils que Thoutmosis II avait eu d’une épouse secondaire. Une mise à l’écart qui n’empêcha pas celui-ci, Thoutmosis III, monté sur le trône à la mort d’Hatchepsout, d’accomplir l’un des plus brillants règnes de l’Egypte ancienne.

     

    Tiyi, dévote d’Aton

              Si elle ne monta jamais formellement sur le trône, la reine Tiyi exerça une influence déterminante sur le règne de son époux, Aménophis III, puis sur celui de son fils, Aménophis IV, devenu Akhénaton. Tiyi n’était pas de sang royal : elle était issue de la bourgeoisie de province. Ce qui ne l’empêcha pas d’être associée étroitement au pouvoir, tout au long des 33 années de règne de son époux – 33 années de faste et de puissance, au cours desquelles Tiyi apparut à plusieurs reprises aux côtés du roi dans des manifestations officielles, comme le jubilé d’Aménophis, destiné à renouveler la légitimité du souverain. A la mort de celui-ci, Tiyi assura la régence, l’héritier, leur fils, étant trop jeune pour monter sur le trône. Elle continua de diriger son éducation, dans le fastueux palais royal Malqata, sur la rive gauche de Thèbes, et lui inspira sans doute le culte du disque solaire Aton, que Tiyi vénérait entre toutes les divinités. On sait comment, devenu pharaon, Aménophis IV promulgua religion d’Etat le culte maternel, prenant au passage le nom d’Akhénaton. Alors que son fils bâtissait son rêve dans sa nouvelle capitale d’Akhénaton (Tell el-Amarna), la reine-mère demeura en son palais thébain, sans doute pour contenir les visées revanchardes du clergé d’Amon, dépossédé de sa prépondérance. Longtemps après sa mort, les Egyptiens lui rendirent un culte en divers sanctuaires du pays.



    Néfertiti,  la belle est venue 

     

             L’art amarnien ne fut pas avare de représentation du couple royal. Ce fut même l’un de ses thèmes de prédilection, montrant à l’envi Akhénaton et Néfertiti saisis dans de tendres tête-à-tête ou dans des scènes d’intimité familiale, leurs enfants sur leurs genoux ou gambadant à leurs pieds. Si l’on ajoute les portrait que nous possédons d’elle – parmi lesquels le buste inachevé du musée du Caire fait figure de chef-d’œuvre – on pourrait penser que Néfertiti est une des reines les plus connues du Nouvel Empire. Or, il n’en est rien. Son origine – africaine peut-être si l’on se fie au modèle de ses traits – est une énigme, tout comme reste mystérieux sa fin : elle fut sans doute écartée du trône du vivant même de son époux. Elle apparaît en tout cas, à l’égal d’Akhénaton, comme l’inspiratrice de l’hérésie atonienne, objet d’un culte à l’intérieur du temple du disque, et fut associée à chaque grand moment de ce règne d’exception. On la voit même représentée, insigne privilège, chevauchant son propre char ou, à l’instar d’un pharaon, empoignant des grappes d’ennemis par la chevelure.

     

    Néfertari,l'épouse modèle

     

             Néfertari forma avec Ramsès II l’un des couples les plus séduisants de l’histoire égyptienne. Elle fut mariée à Pharaon alors qu’elle était à peine sortie de l’enfance, et que lui-même était encore un jeune homme. Tous deux découvrirent à la fleur de l’âge l’immensité de leur empire, le parcourant ensemble, des déserts de Nubie à l’embouchure du Nil, grisés par tant de pouvoir et tant de richesses. Un pouvoir auquel Ramsès n’hésita pas à associer son épouse, sollicitant son avis au moment de rendre ses arbitrages ou de conclure un traité avec les puissances voisines. Néfertari figure ainsi aux côtés de son époux dans les nombreux temples que celui-ci fit ériger tout au long de la vallée du Nil. Pour elle spécialement, il fit creuser à côté de son sanctuaire rupestre d’Abou Simbel un temple qui l’associait à Hathor, la Vénus égyptienne.

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