• Contes et légendes de Turquie - Djeha-Hodja Nasreddin

    61 - La valeur d'un conseil
    Un jour ses amis ont demandé à Djeha-Hodja Nasreddin :
    - Tu es un homme sage, Nasreddin Effendi. Peux-tu nous dire ce que tu considères comme le plus précieux au monde ?
    - Je considère le conseil, comme étant sans prix,
    dit Djeha-Hodja Nasreddin.
    Ses amis lui ont ensuite demandé :
    - Et que considères-tu pour être sans valeur ?
    - Je dirai que le conseil est la chose qui a le moins de valeur au monde.
    - Eh bien, Nasreddin Effendi !
      Objecta son auditoire. Comment une chose peut-elle être à la fois sans valeur et la plus précieuse ? Tu dois faire une erreur !
    - Non, mes amis. Je sais de quoi je parle. Un conseil pris peut être précieux, mais il devient sans valeur quand il n'est pas le bienvenu !

     

    62 - Djeha-Hodja Nasreddin et le pommier
    Djeha-Hodja Nasreddin plantait un pommier dans son jardin quand le sultan vint à passer ; il s'arrêta et dit à Djeha-Hodja Nasreddin, d'un ton moqueur :
    - Voyons, Djeha-Hodja Nasreddin ! Pourquoi te donnes-tu tant de peine ? Tu ne mangeras jamais les fruits de ce pommier. Tu sais bien que tu mourras avant qu'il ne commence à produire des pommes.
    Ce à quoi Djeha-Hodja Nasreddin répondit :
    - Oh Sultan ! Nous mangeons les fruits des pommiers plantés par nos pères, et nos enfants mangeront les fruits des pommiers plantés par nous.
    Cette réponse pleine de sagesse plut au sultan qui, en récompense, donna une pièce d'or à Djeha-Hodja Nasreddin.
    - Oh Sultan ! , Dit Djeha-Hodja Nasreddin en empochant la pièce, voyez comme ce pommier a déjà donné des fruits.
    Cette remarque fit rire le sultan, qui lui donna une autre pièce d'or.
    - C'est de plus en plus extraordinaire, s'écria Djeha-Hodja Nasreddin. Voilà un pommier qui donne deux récoltes par an.
    Le sultan se mit à rire aux éclats et donna une troisième pièce d'or à Djeha-Hodja Nasreddin.

     

    63 - Les voleurs et la musique
    Djeha-Hodja Nasreddin rentrait chez lui, accompagné d'un de ses élèves quand il vit une bande de voleurs devant une maison, essayant de briser la serrure. Djeha-Hodja Nasreddin a pensé qu'il serait probablement blessé s'il intervenait, donc il a décidé de rester calme et d'ignorer la situation. Mais son élève, ne comprenant pas ce qui se passait, a demandé :
    - Que sont en train de faire ces hommes ?
    - Chut ! Répondit Djeha-Hodja Nasreddin.  Ils jouent de la musique !
    - Mais je ne peux rien entendre !
    - Bien ! Nous entendrons le bruit demain ! Rétorqua  Djeha-Hodja Nasreddin.


    64 - Qui est coupable, qui est innocent ?

    L'âne d'Djeha-Hodja Nasreddin a été volé. Ses amis, desquels il espérait entendre des paroles de réconfort dans cette situation difficile, s'exprimèrent ainsi :
    - Vous auriez du fermer la porte de l'écurie.
    - Comment se fait-il que vous n'ayez entendu aucun bruit, ne serait-ce
    qu'un petit craquement ?
    - Vous n'avez probablement pas bien attaché l'âne.

    Djeha-Hodja Nasreddin les écouta pendant des heures et leur dit finalement :
    - Assez, assez, vous semblez tous m'accuser en rejetant sur moi la responsabilité de ce vol. Soyez honnêtes ! Le voleur serait-il innocent ?

    65 - La honte d'être volé
    Un voleur s'est introduit chez Djeha-Hodja Nasreddin. Il fouilla partout sans rien trouver, jusqu'au moment où il ouvrit l'armoire de la chambre et y trouva Hodja.
    - Que fais-tu là, lui demanda  t-il, je te croyais au marché ! Tu vois, j'avais soif et je suis entré juste pour me désaltérer
    - Je sais que tu es un voleur, lui dit Hodja.
    Dès que je t'ai entendu, je me suis caché, tellement j'avais honte.
    - Honte de quoi ?
    - Honte … qu'il n'y ait rien à voler chez moi.



     

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