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Contes et légendes de Turquie - Djeha-Hodja Nasreddin
91 - Un régime efficace pour l'obèse
Quand Djeha-Hodja Nasreddin exerçait la médecine, un homme obèse vint le trouver.
- Vois-tu Hodja effendi, je ne peux plus respirer, je marche avec difficulté avec ce ventre énorme. Hodja effendi, il faut me trouver un remède.
- Hélas pour toi, je ne peux rein, ta maladie n'a pas de remède efficace. Dans un mois, tu seras mort.
Rentrant chez lui désespéré et ne songeant plus qu'au repos de son âme, l'homme s'est tellement plongé dans la prière qu'il en oublia de s'alimenter. Au bout d'un mois, comme il ne se passait rien et qu'il était toujours vivant, il retourna voir Djeha-Hodja Nasreddin, en colère cette fois-ci :
- Espèce de charlatan, à cause de toi, je viens de vivre un mois d'angoisse que je ne suis pas prêt d'oublier et cela pour rien !
- Comment pour rien, regarde ton ventre, il a disparu. Et surtout pense à me payer le prix de la consultation.92 - Le commerçant polyvalent
Djeha-Hodja Nasreddin entre dans un bazar où l'on vend de tout et demande au commerçant :
- Vends-tu des planches ?
- Oui, j'en vends.
- Vends-tu des clous ?
- Oui, j'en vends aussi
- As-tu des scies ?
- Oui, j'en ai.
- As-tu des rabots ?
- Oui, j'en ai aussi.
- Alors, demanda Hodja, comment se fait-il qu'avec tout ça tu ne sois pas menuisier !93 - L'écrivain public
Un homme illettré vint trouver Djeha-Hodja Nasreddin pour lui écrire une lettre. Une fois la lettre terminée, Hodja se mit à la relire à haute voix :
- Ma chère épouse. Commença Hodja, vite interrompu par l'homme.
- Ce n'est pas ça du tout, je t'ai dit d'écrire "cher frère …"
- …. Cher frère, continua Hodja, ma chèvre Halouma est morte ce matin…, de nouveau interrompu.
- Enfin, Hodja effendi, il s'agit pas de ma femme Halouma qui, elle, se porte bien Dieu merci, mais de ma chèvre tout simplement.
- Mais c'est tellement mal écrit, dit Djeha-Hodja Nasreddin, que j'arrive difficilement à la lire !
- Mais, c'est toi qui viens de l'écrire !
- Cela suffit comme ça, s'impatienta Hodja, cette lettre ne m'est pas destinée et il est indécent de ma part de lire ce qu'elle contient !
94 - Djeha-Hodja Nasreddin et le savant
Djeha-Hodja Nasreddin avait un bac qu'il utilisait pour faire traverser la rivière aux gens. Un jour son passager était un savant décidé à tester le savoir de Djeha-Hodja Nasreddin et à lui donner une leçon.
- Dites-moi, Djeha-Hodja Nasreddin, comment orthographiez-vous le mot"magnificence" ?
- Je ne sais pas, dit Djeha-Hodja Nasreddin en continuant de ramer.
- Combien font deux tiers de neuf ?
- Aucune idée.
- comment calcule t-on la surface d'un triangle ?
- Pas la moindre idée.
- Vous n'avez donc pas appris tout cela à l'école ?
- Non !
- Dans ce cas, la moitié de votre vie est perdue.
À ce moment même, une terrible tempête est survenue et la barque a commencé à couler. Les deux hommes se retrouvèrent à l'eau, assez loin l'un de l'autre.
- Dites-moi, Monsieur le savant, dit Djeha-Hodja Nasreddin. Avez-vous appris à nager ?
- Non, jamais ! Dit lesavant qui se débattait pour ne pas se noyer.
- Dans ce cas, lui cria Djeha-Hodja Nasreddin, ce n'est pas la moitié, mais c'est votre vie entière qui est perdue95 – La direction
On demanda à Djeha-Hodja Nasreddin pourquoi il y avait gens qui marchaient dans une direction et d'autres qui marchaient dans une autre.
- C'est simple, répondit Djeha-Hodja Nasreddin, si tout le monde marchait dans la même direction, la terre perdrait son équilibre et basculerait.
96- La chaussurePour sa prière, Djeha-Hodja Nasreddin faisait ses ablutions dans un petit torrent. Pendant le cérémonial, le courant emporta une de ses chaussures posées sur la rive, près de l eau. Fâché de cette perte, Djeha lâcha un vent sur l'eau et dit :
- Ruisseau, je te retourne tes ablutions, maintenant rends-moi ma chaussure !97 – La lune
Quelqu'un, qui était curieux, demanda à Djeha-Hodja Nasreddin :
- Nasreddin effendi! Qu'advient-il de la pleine lune quand elle disparaît et est remplacée par la nouvelle lune ?
- Dieu la coupe en petits morceaux qu'il disperse dans le ciel. C'est ainsi que naissent les étoiles !
98 – L’oieUn homme dit à Djeha-Hodja Nasreddin avoir vu un autre homme portant une oie rôtie.
- Cela ne me regarde pas, dit Djeha.
- Mais il allait chez toi, dit l'homme.
- Alors cela ne te regarde pas, répondit Djeha.
99 – Mal de têteUn homme s'est plaint à Djeha-Hodja Nasreddin d'avoir d'atroces céphalées et lui demanda ce qu'il devait faire.
- Quelques jours auparavant, répondit Djeha-Hodja Nasreddin, j'ai eu un terrible mal de tête, je l'ai extirpé et maintenant je me sens bien.
Un invité de Djeha-Hodja Nasreddin venait de lâcher un «vent», mais il en cacha le bruit en frottant, en même temps, sa chaussure sur le plancher.
- Vous avez réussi à dissimuler le bruit en faisant grincer votre chaussure, dit Nasreddin. Malheureusement vous n'avez pas pu cacher.100 - le plus précieux au monde
Un jour ses amis ont demandé à Nasreddin :
- Tu es un homme sage, Nasreddin Effendi. Peux-tu nous dire ce que tu considères comme le plus précieux au monde ?
- Je considère le conseil, comme
étant sans prix, dit Nasreddin.
Ses amis lui ont ensuite demandé :
- Et que considères-tu pour être sans valeur ?
- Je dirai que le conseil est la chose qui a le moins de valeur au monde.
- Eh bien, Nasreddin Effendi ! Objecta son auditoire. Comment une chose peut-elle être à la fois sans valeur et la plus précieuse ? Tu dois faire une erreur !
- Non, mes amis. Je sais de quoi je parle. Un conseil pris peut être précieux, mais il devient sans valeur quand il n'est pas le bienvenu !
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Commentaires
4sylvie84Dimanche 2 Mars 2008 à 19:26Répondre
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