• Artémis, déesse lunaire de la chasse

    Déesse de la chasse, Artémis, se présente comme une belle jeune fille d’une virginité farouche. Elle sait aussi se montrer implacable lorsque l’on bafoue son honneur. Le double visage de la sœur jumelle d’Apollon en fait l’une des figures les plus complexes du panthéon grec : déesse de la Lune, Artémis préside aux accouchements, mais elle peut aussi, terrible faucheuse, précipiter la mort au chevet des femmes en couches.

     

    L’incorrigible Zeus féconde une Titanide, Léto. Furieuse, Héra interdit à quiconque de donner asile à l’infortunée sur le point d’accoucher. Zeus transporte alors Léto sur l’île de Délos, qu’il recouvre d’une vague pour la soustraire aux rayons du soleil. C’est là que naît Artémis, qui précède d’un jour son frère Apollon dans le séjour des dieux.

     

    Artémis est aussi fruste que son frère est raffiné

     

    Artémis accompagne son frère lors de son expédition contre le serpent Python, puis lors de son exil en Thessalie. Avec lui, elle venge l’outrage fait à leur mère par le géant Tityos, qui avait tenté de la violer. Plus tard, elle s’établit en Arcadie où, suivie d’un cortège de soixante Océanides, de vingt Nymphes, et d’une meute de chiens courants, elle se livre inlassablement aux plaisirs de la chasse, traquant sans relâche cerfs et daims. Dédaignant les bijoux et les parures, trop frivoles à son goût, la jeune fille obtient de son père Zeus un carquois et des flèches pour se livrer à son occupation favorite.

     

    Parcourant les vallées ombreuses essaimées d’impétueux torrents, la déesse à l’arc d’argent se révèle aussi habile que son père, incomparable archer. Si les bêtes ont tout lieu de redouter son adresse, la nature, qu’elle protège, la célèbre. Elle montre, à travers la forêt, le bon chemin au voyageur égaré, protège les moissons et sait indiquer au fondateur de cité le lieu propice où s’établir.

     

    La chasseresse de la forêt défend jalousement sa vertu

     

    Qu’on ne vienne pas, pourtant, attenter à sa pudeur ! Actéon en fait les frais lui qui, surprenant au cours d’une chasse Artémis se baignant dans le cours frais d’un torrent avec ses compagnes, s’attarde un instant à contempler la nudité triomphante de la belle déesse ; transformée en furie, Artémis change l’impudent en cerf, et le fait dévorer par sa meute. Et que dire d’Orion, qui, sur l’île de Chios, tente de la violenter ? Aussitôt un scorpion surgit du sol, qui inflige une piqûre fatale au chasseur géant. Deux autres Géants, les Aloades, prétendent eux aussi lui faire violence : transformée en biche, Artémis se place entre eux lorsqu’ils s’affrontent pour la capturer, et les amène à se transpercer mutuellement de leurs javelots.

     

    Une déesse à la justice expéditive

     

    Cruelle lorsqu’on l’offense, Artémis châtie durement Agamemnon, qui a prétendu être plus adroit qu’elle à la chasse : retenu dans le port d’Aulis, où les vents lui sont contraires, il doit immoler sa fille, Iphigénie que la déesse, saisie de pitié, sauve toutefois avant que ne soit consommé le sacrifice.

     

    Cette mansuétude apparaît pourtant exceptionnelle : Admète, roi de Phères en Thessalie, qui avait omis d’offrir un sacrifice à la déesse lors de son mariage, trouve sa chambre nuptiale grouillante de serpents ; le roi de Calydon en Etolie, Oenée, qui oublie de lui faire offrande pour ses récoltes, voit son royaume ravagé par un monstrueux sanglier.

     

    Artémis et son frère Apollon

     

    La rigueur d’Artémis n’épargne pas la nymphe Callisto, séduite par Zeus, que la cruelle chasseresse transforme en ourse. Et malheur à la fille de Tantale, Niobé, qui, se vantant d’avoir enfanté six fils et six filles, nés de son mariage avec Amphion, ose un jour se moquer de la modeste fécondité de Léto ! Artémis et Apollon, réunis pour défendre l’honneur maternel, criblent de flèches la progéniture de l’impertinente qui supplie alors Zeus de la métamorphoser en rocher.

     

    Il serait injuste d’assimiler Artémis à une déesse maléfique. Certes, ses flèches sont cruelles et répandent la mort sans crier gare, et la déesse que l’on vénère en Tauride sous le nom d’Artémis apparaît redoutable : montée sur un char attelé à des taureaux, elle préside aux sacrifices humains. Pourtant, de même que son frère Apollon personnifie le Soleil, Artémis, déesse lunaire, éclaire la nuit d’une clarté diffuse.

     

    Elle préside à tous les grands événements de la vie des femmes et protège les accouchées. Musicienne, Artémis Hymnia s’accorde parfois, au retour de la chasse, les délassements de la musique ; là, entourée des Muses et des Charités, elle dirige le chœur qui réjouit l’assistance de ses mélodies.

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