• Le son "e" devient "é"
    le "u" devient "i"
    le "j" devient "z"
    le "ch" devient "s"
    zen, comme dans bizen (besoin) se prononce "ain" comme "pain"

    mo: je
    to: tu
    li: il/elle
    nou: nous
    vous: ou
    ils/elles: zot, on utilise aussi dans certain cas bann-la

    Toutes les lettres se prononcent:" pas" se prononce "passe", "port" se prononce porte

    Lamizer na pa enn vis,mé li enn byen gro koulou
    La misère n'est pas un vice, mais elle (est) un bien gros clou.

    Li finn vann so koson
    il a vendu son cochon: il a cassé sa tirelire.

    Aret fer to kakakata ar mwa
    Cesse de tourner autour du pot.

    So nat dan koudvan
    Sa couche est exposée au vent: il est sur le point de coucher dehors.

    Labous graté ( une bouche qui gratte, une bouche qui pue): quelqu'un qui est porté sur les jurons.

    Lapat graté: être porté sur le vol.

    Bizen méfyé li, sa boug-la, li toultan anba-anba
    Faut se méfier de ce type, on sait pas ce qu'il a derrière la tête.

    anba-anba
    être en dessous- dessous

    koz nenport
    dire n'importe quoi

    lekor kayakaya
    ne pas être en forme

    mo pa santi mwa byen zordi, mo lekor kayakaya
    aujourd'hui ça ne va pas, je n'ai pas la forme.

    Anou bat enn karé
    battre un carré: allons faire une promenade.

    pares kouma lisyen mort
    parresseux comme un chien mort: insulte à la fainéantise

    zak mir dan tant
    un jacque mûr dans le panier: grossesse en dehors des liens du mariage.

    marsé kouma di kourpa( escargot de Maurice )
    marcher comme un escargot

    latet kokom
    la tête concombre: une personne qui oublie tout

    to plat kouma enn lézar lor plafon
    tu es plate comme un lézard au plafond: tu n'as pas de seins.

    to sevret
    tu fuis comme les crevettes: au moindre mouvement tu as peur.

    li enn rékin
    c'est un requin: c'est un malin

    li krab
    c'est un crabe: il est pingre

    onzour zotte ki pozition? = Bonjour à vous, comment allez-vous?
    Paré pou met la faya la? = Vous êtes pret pour faire la fête?
    Mari seryé = super
    Mari seryé sa ti séga la = Il est super ce séga.
    Met nissa = Mettre de l'embience
    Casse nissa = Casser l'embience
    Costé = s'approcher
    Froté = se frotter
    Donn li = lui donner (si on s'en sert en dansant, c'est qu'il faut bouger autant que le partenaire)
    Mine = fille
    zolie mine = belle fille
    Mo rass = Je m'en vais
    Mo rass moi bien amizé = Je m'en vais, je me suis bien amusé

    Zordi = Aujourd'hui
    dimin = Demain
    kan = Quand
    Banané =An (année)
    Zistoir = Histoire
    Dégazer = Se dépecher
    Lé ker = Le coeur
    Ala li la = Le voilà
    Vilaz = Village
    Dépi = Depuis
    Gagne = Avoir

     

    mer (277)


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  • Il y a très longtemps, au fond de l'Océan Indien, existait un royaume où vivait un vieux Roi dont le fils unique était la plus grande fierté.

    Un jour, le fils se promenait dans les profondeurs, balayant l'eau de sa queue aux écailles argentées et jouant avec les sirènes. Naheya était l'une d'entre elles, elle avait de longs cheveux blonds et des yeux couleur de jade. Ils étaient promis l'un à l'autre depuis leur enfance et devaient se marier aux grandes marées de l'équinoxe. Le son des conques retentit alors, pour leur signifier qu'il était temps de rentrer au palais.

    A peine arrivés, Naheya s'aperçut qu'elle avait perdu son diadème de perles. Il était tard, alors le jeune prince se mit à la recherche du diadème, seul. Il parcourut les champs d'algues, suivit un courant tiède qui l'amena vers une petite plage dorée. C'était la première fois qu'il s'approchait aussi près de la terre, pensant que peut-être le courant avait pu emporter et déposer la couronne sur le sable. Il entendit alors un chant mélodieux, d'une voix claire comme le cristal. Charmé, les histoires de sa grand-mère sur la musique des cascades et le murmure des ruisseaux lui revinrent en mémoire.

    Il s'approcha encore et découvrit une jeune fille dansant sur le sable. Il n'avait jamais vu d'aussi joli spectacle. En l'observant, il s'aperçut qu'elle portait le diadème de Naheya sur ses cheveux de jais. Il la contempla quelques instants, puis elle partit. Le jeune prince resta longtemps dans le lagon, perdu dans une profonde rêverie.

    Le soleil avait presque disparu, et bientôt le ciel s'emplit d'étoiles. Il rentra au palais mais ne put trouver le sommeil.

    Au matin, ses compagnes de jeux le rejoignirent, mais se plaignirent de son air distrait, il faillit même faire tomber Naheya. Elle lui demanda si il avait pu retrouver son diadème, mais il prétendit que non, assurant qu'il demanderait aux habitants de l'océan de le rechercher. Dès qu'il le put, il remonta à la surface et fila vers le lagon. Hélas, il ne revit pas la jeune fille, ni les jours suivants. Déçu, il perdit le sommeil et l'appétit.

    Inquiet, le Roi et la Reine appelèrent le génie des eaux pour trouver un remède. Mais son diagnostic fut sans appel, il était impuissant et toutes les potions n'y feraient rien : le prince était amoureux. Le Roi assura son fils de toute son aide, mais le jeune prince la déclina, pensant que sa mélancolie passerait. Puis il eut une idée … déposer un autre bijou sur la plage.

    Par un heureux hasard, la jeune fille découvrit le collier, elle se mit alors à danser et à chanter, pour le plus grand plaisir du prince. Il recommença ce manège plusieurs jours de suite. Intriguée, la jeune fille se cacha alors derrière un rocher afin de découvrir d'où provenaient tous ces cadeaux. Elle aperçut alors un jeune homme sortir à demi de l'eau, déposer un bijou sur le sable, et disparaître en plongeant.

    Le lendemain, décidée à lui parler, elle se cacha à nouveau et courut jusqu'à lui dès qu'elle le vit. Surpris, le jeune prince lui sourit. Ils apprirent à se connaître, et les jours suivants il lui raconta la vie au fond de l'océan, et elle, la vie des hommes sur terre.

    Le prince avait retrouvé sa joie de vivre, mais il ne venait plus jouer avec Naheya, et celle-ci se morfondait alors de chagrin. Elle se sentait bien triste, ne s'expliquant pas sa froideur. Un jour elle décida de le suivre jusqu'à la petite plage. Et lorsqu'elle le vit parler avec la jeune fille en la tenant par la main, elle crut mourir. Puis la colère s'empara de son coeur, et elle décida alors de tout faire pour les séparer. De retour au palais, elle demanda une audience au Roi, et l'informa que son fils recontrait chaque jour une jeune fille sur le rivage de l'île Bourbon. Il lui promit de parler au prince.

    Le Roi rappela à son fils qu'il était interdit de fréquenter les humains, et qu'il devait immédiatement cesser de voir la jeune fille. Devant le refus du prince, il lui dit alors qu'il ne restait qu'une solution : que la jeune fille accepte de partager sa vie sous la mer, sinon ils devraient rompre et le prince devrait épouser Naheya comme prévu afin de perpétuer la dynastie. Le prince accepta.

    Dès le lendemain, il demanda donc à Mirose de venir partager sa vie au fond des océans. Elle le désirait vivement, mais se demandait comment faire puisqu'elle ne pouvait pas respirer sous l'eau. Le prince promit de faire appel au génie des eaux afin qu'il prépare un philtre magique qui transformerait Mirose en sirène. Mirose savait qu'elle ne pourrait alors jamais plus retourner sur la terre.

    Avant d'annoncer le mariage du Prince avec Mirose, le Roi lui demanda d'aller prévenir Naheya en personne. Très en colère, elle jura de tout faire pour empêcher ce mariage.

    Le lendemain, Mirose entra dans l'eau et but le philtre. En quelques minutes, ses pieds se transformèrent en une longue queue de poisson dorée. Heureux, le Prince et Mirose descendirent au palais. Le Roi accueillit Mirose avec bienveillance.

    Le coeur empli de désespoir et de rage, Naheya décida d'aller trouver le vieux et laid génie des eaux. Celui lui promit de préparer un philtre qui devrait séparer les jeunes amoureux, en échange de la promesse que Naheya l'épouserait. Elle accepta, sachant que le coeur du prince ne lui appartenait de toute façon plus.

    Tous les habitants de l'océan étaient là pour les noces, de la raie géante au ver de mer. Lorsque les jeunes époux trempèrent leurs lèvres dans la coupe nuptiale qu'on leur apporta, la mer noircit comme l'encre et un grand vent se souleva. Lorsque le calme fut revenu, les mariés avaient disparu … On n'apercevait plus que l'ombre de deux grands oiseaux blancs, s'envolant vers le ciel … une longue plume avait remplacé leur queue de poisson.

    C'est ainsi que naquirent les premiers paille-en-queue. Deux par deux, ils survolent sans cesse l'océan, s'efforçant d'apercevoir le reflet de leur royaume sous les eaux …

     

    mer (279)


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  • P

    Padon paka guéri bos'. (Pardon ne guérit pas les bosses). Il y a des fautes irréparables.

    Pa joué an difé lè ou habiyé an paille. Ne joue pas avec le feu lorsque que tu es habillé en paille.

    Pawol en bouch' pa chage. Toute parole n'est pas vérité ou encore les conseillés ne sont pas les payeurs.

    Piman paka vanté fôs' ay. (Le piment ne se vante jamais de sa force.) Celui qui est vraiment fort ne s'en vante pas.

    Pitit a maléré pa ni gwo kè. Les enfants des pauvres ne font pas les difficiles.

    Pis pa ka rété assi chyen mô. (Les puces ne restent pas sur les chiens morts.) Les malheurs éloignent les amis.

    Pwason ni konfians an dlo é sé dlo ki ka kuit' li. (Le poisson a confiance en l'eau et pourtant c'est l'eau qui le cuit). On ne peut échapper à son destin.

    Pli-ou chiré, pli chien chiré-ou. (Plus tu es déchiré, plus les chiens te déchirent). Plus on est malheureux, plus la misère s'acharne.

    Plis ou véyé, menw ou vwè. A trop surveiller, on finit par ne rien voir.

    Pli ta, pli tris'. (Plus tard, plus triste). Qui renvoie à plus tard, trouvera malheur en chemin.

    Q

    R

    Ravet' pa jan-min ni réson douvan poule. (Le ravet n'a jamais raison devant la poule). La raison du plus fort est toujours la meilleure.

    Razyé tini zorey. (Les halliers ont des oreilles). Les murs ont des oreilles.

    Renn' sèviss ka ba mal dos. (Rendre service donne mal au dos - A vouloir aider, on s'attire des ennuis).

    Ri diri pléré lentille. (Peut-être une variante de "pli ta pli triss").

    Rich ka fè kon yo vlé, maléré ka fè kon yo pé. (Les riches font comme ils veulent, les pauvres font ce qu'ils peuvent.) Chacun fait selon ses moyens.

    Ronm pa ka boulé karaf. (Le rhum ne soûle pas la carafe).

    Roulé ko-ou pa sali do-ou. (Roule-toi parterre, ne te salis pas le dos) Profites-en bien aujourd'hui, mais demain ne vient pas te plaindre.

    S

    Sa ki fèt, fèt. Ce qui est fait est fait. On ne peut pas changer le passé.

    Sa ki la pou-w, larivyè pa ka chayé-ï. (Ce qui est là pour toi, la rivière ne l'emporte pas.) Nul n'échappe à son destin.

    Sa ki ka maché bo twotwa ka tonbé an dalo. (Ceux qui marchent sur le bord du trottoir tombent dans le caniveau.) Il ne faut pas jouer avec le feu.

    Sak two plin pa ka maré. (Un sac trop rempli ne se ferme pas.) L'excès en tout nuit.

    Sa zyé pa wè, kyè pa fè mal. (Les yeux n'ont pas vu, le coeur ne souffre pas.) On ne souffre pas de ce qu'on ignore.

    Sé kouto sel ki sav' sa ki en kè jiromon. (C'est le couteau seul qui sait ce qu'il y a dans le coeur du giraumon.) C'est toi seul qui connaît ta misère.

    Sé grenn' diri ka fè sak diri. (Ce sont les grains de riz qui font les sacs de riz.) Les petits ruisseaux font les grandes rivières.

    Sé jan ou ka fè kaban aw ou ka domi. (C'est de la façon dont tu fais ton lit que tu te couches.) Les évènements ne sont pas le fruit du hasard ou on récolte ce que l'on sème.

    Sé jou babyé ou konnet pawol kaché.(Ce sont les jours de querelles qu'on connaît les paroles cachées.) C'est dans la colère qu'on dit la vérité.

    Silon ven la ké poul penché. (Selon le vent, la queue de la poule se penche.) On verra selon les circonstances.

    Si pani ronm, pa ni la priè. (Pas de rhum, pas de prière).

    Soula pa ka rété san ronm. (L'ivrogne ne reste pas sans rhum).

    T

    Tan fè tan, tan kité tan. (Le temps a fait son temps, le temps a quitté son temps). L'eau a coulé sous les ponts.

    Tèt li en lè kon en kouresse. (Plus une expression qu'un proverbe).

    Tété pa jen two lou pou lèstonmak. (Les seins ne sont jamais trop lourds pour la poitrine.) La nature est bien faite.

    Tète li en lè kon en kouresse.

    Tété doubout, cé pou an tan. (Seins bien debout, c'est pour un temps). La jeunesse ne qu'un temps.

    Ti cochon té mandé manman'y pouki dgol li long konsa, manman'an répon'i "tanto tanto ou ké wouè iche mwen". (Le petit cochon demanda à sa mère pourquoi elle avait une longue gueule, sa maman lui répondit : bientôt, tu verras mon enfant.) Ce sera bientôt ton tour.

    Ti grenn ka fè gwo pyébwa. (Les petites graines donnent de gros arbres.) Il ne faut pas se fier aux apparences.

    Tiré chik en pié chyen, i ka mandé-re kouss kouri. (Retire les chik dans les pattes d'un chien, il te pourchassera.) Pas de reconnaissance, ingratitude.

    Ti poul suiv' ti kanna mo néyé. (Les poussins ont suivi les canetons, ils sont morts noyés). Il faut agir selon ses capacités, rester dans sa catégorie.

    Tout bwason ka soulé, sé ronm sel ki ni bon do. (Toutes les boissons soûlent, seul le rhum a bon dos.)

    Tout krab-la mô en bari-la. (Tous les crabes sont morts dans le baril.) C'est la fin de tout.

    Tout' jé cé jé. Cassé bwa en tchou a makak' pa jé. (Tous les jeux sont des jeux, casser un bâton dans le cul d'un macaque ce n'est pas du jeu.) Toutes les plaisanteries ne sont pas bonnes à faire.

    Tro préssé paka fè jou rouvè. (Etre trop pressé ne fera pas le jour se lever.) Sachons être patient dans la vie.

    U

    V

    Volè ka volé volè. Tel est pris qui croyait prendre.

    W X Y Z

    Zafè kabrit' pa zafè mouton. (Les affaires de la chèvre ne sont pas celles du mouton). Que chacun s'occupe de ses affaires.

    Zandoli ka fouté femm'li silon lagè lan min-i. (L'anoli bat sa femme selon la largeur de sa main.) On fait selon les moyens.

    Zandoli suive rat', i néyé. (L'anoli a suivi le rat, il s'est noyé.) Il faut agir selon ses capacités.

    Zandoli sav bien si ki pié bwa i ka maché. (L'anoli sait très bien sur quel arbre il marche).

    Zandoli ka pissé silon foss koko-ï. (L'anoli urine selon la force de son sexe). Chacun fait selon ses moyens.

    Si zandoli té bon viand' i pé té ké ka drivé assou barriè. (Si les lézards étaient une bonne viande (pour la consommation), il ne se promèneraient sur les barrières). Les choses qui ont une certaine valeur ne se trouvent pas aisément.

    Zakari pa ni mèm pri ki pin en. (Les zakari -sorte de pain carré feuilleté- ne valent pas le même prix que le pain).

    Zavè tchou mèl ki pren plon. (Tant pis pour le cul du merle qui a pris du plomb.) Tant pis pour toi.

    Sa ké pa bon pou zoi pa bon pou kanna. (Ce qui n'est pas bon pour une oie n'est pas bon pour un canard). Il faut être juste dans ses agissements malgré les différences.

     

    mer (280)


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  • G

    Genciv té la avan dan. (Les gencives étaient là avant les dents). Il faut respecter ses aînés).

    Gran parad', piti kou baton. (Grande parade, petits coups de bâtons.) Beaucoup de bruit pour peu de chose.

    H

    I

    Iche tig' paka fèt' san zong'. (Les enfants des tigres ne naissent pas sans ongles.) Tel père, tel fils.

    I ka palé kon on rara la simèn sint' : (Il parle comme un rara (=crécelle) de la Semaine Sainte). Qualifie une personne très bavarde.

    Imité ka détènn. (Imiter déteint). Il faut agir selon ses moyens et non comme font les autres.

    I piti, mé kaka-ï gwo. (Il est petit mais son caca est gros). Il faut se méfier des apparences.

    J

    Jou malè pani pren gad'. (Le jour du malheur, il n'y a pas de "prends garde".) C'est quand on s'y attend le moins qu'un malheur arrive.

    K

    Kekett' pa ka palé, boudin bava. (Le vagin est muet, le ventre est bavard). Les actes cachés ont des conséquences visibles).

    Cé zanmi ki fè si krab pa ni tèt. (Ce sont les amis qui ont fait que le crabe n'a plus de tête.) Ce sont les amis qui bien souvent nous perdent  ou c'est à cause des amis que l'on peut tout perdre.

    Kod a yanm ka maré yanm. (Les lianes de l'igname attachent l'igname). On est souvent pris à son propre piège.

    Kordonié toujou mal chaussé. (Les cordonniers sont les plus mal chaussés.)

    Tout' kouyon mo Sinpiè  (Tous les idiots ont péris à Saint-Pierre (en référence à l'érruption de la Pelée)

    L

    Lagè avèti pa touye kokobe. Prévenir vaut mieux que guérir.

    Lanmè pa ni branche (La mer n'a pas de branche). Autrement dit, il faut se méfier de la mer et ne pas aller trop loin car il n y a pas d'endroit où s'accrocher pour se sauver.

    La poussiè di plis ki sa van chayié'. (La poussière a dit plus que ça, le vent l'a emporté.) Ne te vante pas, il y a plus fort que toi.

    Lè bab kanmarad ou pri difé, pran dlo rouzé taw' : (Lorsque la barbe de ton camarade a pris feu, prends de l'eau, arrose la tienne.) Plutôt que de se rejouir du malheur des autres, on devrait en tirer des leçons.

    M

    Men anpil, chay pa lou. (Beaucoup de mains, la charge n'est pas lourde.) L'union fait la force. Plusieurs mains, point de fardeau.

    Tout' mangé bon pou mangé, tout' bagay pa bon pou di. Toute nourriture est bonne à manger, toute parole n'est pas bonne à dire.

    Makak paka janmmin touvé iche li lèd. (Le macaque ne trouve jamais son enfant laid.) L'amour est aveugle.

    Makak sav adan ki pié bwa i ka monté. (Le macaque sait dans quel arbre il monte.)

    Maléré pani gwo kè. (Les malheureux n'ont pas le coeur gros.) Les pauvres ne font pas les difficiles.

    Mèm' bèt', mèm' pwèl. (Même bête, même poil.) Du pareil au même.

    Mwen la ou mwen bwè lèt pas pou konté vaches. Je suis là pour boire du lait et non pour compter les vaches.

    Mod' cé gou, fantaisi cé lidé. (La mode c'est selon le goût, la fantaisie selon l'idée.) Les goûts et les couleurs ne se discutent pas.

    N

    O

    Oui pa ni poutchi. (Oui n'a pas de pourquoi).

     

    mer (281)


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  • A

    A fos' karéssé iche-li, makake tchoué-ï. (A force de caresser son enfant, le macaque l'a tué.) En voulant trop bien faire, on détruit tout.

    Alé a si taw, viré a sé pa taw. (L'aller c'est pour toi, mais le retour ce n'est pas pour toi.) Profite aujourd'hui mais pense que tu ne sais pas ce que l'avenir te réserve.

    Apatoudi vlé, se pé ki mèt'. (Ce n'est pas tout de vouloir, c'est pouvoir qui est le maître.) Vouloir n'est pas pouvoir.

    Atensyon pa kapon. Prudence n'est pas lâcheté.

    Avan tiraj, tout lôtri bel. (Avant le tirage, toutes les loteries sont belles.) C'est beau l'espoir.

    B

    Balé nef, balé bien. (Les balais neufs balaient bien.) Tout beau, tout nouveau.

    Bal fini, violon an sak. (Bal fini, violon dans sac.) La fête est finie.

    Bèf douvan bouè dlo klè. (Les boeufs devant -à la rivière- boivent de l'eau claire.) Les premiers sont les mieux servis.

    Bel noce pa vlé di bon ménaj. Les beaux mariages ne font pas les bons ménages.

    Bèt' ki ni ké pa ka jambé difé. (Les animaux qui ont des queues n'enjambent le feu.) Il faut agir selon ses capacités.

    Bèf ka soté là bayè ba. (Les boeufs sautent par dessus-la barrière là où elle est basse). Il faut choisir le bon moment pour agir, mettre les chances de réussir de son côté.

    Bouch' a-y pa ni dimanch'. (Sa bouche n'a pas de dimanche.) Il parle sans s'arrêter.

    C

    Cé kan ven ka vanté ou ka ouè kiou poul'. (C'est lorsque le vent souffle que l'on voit le cul de la poule). On découvre les défauts des gens dans certaines circonstances.

    Cé pa mêm jou ou mangé tè ou enflé. (On n'enfle pas le même jour où on a mangé de la terre).  La vengeance est un plat qui se mange froid.

    Chanté ba on boukyèt, sé kaka i ka ba-w. (Chantez pour un âne, c'est des crottes qu'il vous donne). Pas de reconnaissance.

    Chak bougo ka halé kal ay. (Chaque burgot -sorte de bernard-l'ermite- traîne sa maison). A chacun son fardeau.

    Chak kochon ni sanmdi a-yo. (Chaque cochon a son samedi.) A chacun son tour.

    Chak bèt a fé ka kléré pou nanm' yo. (Les lucioles éclairent leur propre âme.) Chacun pour soi.

    Chat ki ka kouri dèyè plisiè rat pa ka manjé ayen. (Les chats qui courent après plusieurs rats ne mangent rien). On perd tout en voulant trop avoir.

    Chat pas la, rat ka bay bal Quand le chat n'est pas là, les souris dansent.

    Chyen paka fè chat. (Les chiens ne font pas des chats.) Tel père, tel fils.

    Chyen pa lé bannan, mé y pa lé poul pren'y. (le chien n'aime pas la banane, mais il ne veut pas que la poule la prenne). Un homme n'aime pas sa femme mais il ne veut pas que les autres hommes s'approchent d'elle ; on ne veut pas de quelque chose, mais on refuse de le donner à un autre.

    D

    Dan ka rivé modé lang. (Il arrive que les dents mordent la langue.) Les meilleurs amis peuvent se fâcher.

    Débrouya pa péché. Etre malin n'est pas un péché.

    Dé chyen dèyè an zo pa ka jan dako. (Deux chiens pour un même os ne sont jamais d'accord). Deux adversaires ne peuvet être amis.

    Dé lajan paka goumé. (Deux billets ne se battent pas.) Abondance de biens ne nuit pas.

    Dé mal krab pa ka rété adan menm tou-la. (Deux crabes mâles ne restent pas dans le même trou.) Le pouvoir ne se partage pas.

    Dlo paka monté mon'. (L'eau ne remonte pas les mornes). Il y a des choses impossibles à réaliser.

    Dépi ou brilé bwa, fô ou fè chabon. (Dès que tu brûles du bois, il faut faire du charbon). Il faut savoir assumer les conséquences de ses actes.

    E

    F

    Fiyel mô, makoumè fini. (Filleul mort, plus de commère). Ce dit après une brouille entre amis, lorsqu'il n'y a plus d'intérêt commun.

    Fô flatté chien jiss ten ou rivé bô pil roch' la. (Il faut flatter le chien jusqu'à ce que tu arrives au tas de pierres.) Il faut savoir attendre pour prendre sa revanche.

    Fô pa jiré manman rétchin avan ou janbé dlo. (Il ne faut pas injurier la maman-requin avant d'avoir traverser l'eau). Il vaut mieux éviter de dire du mal de quelqu'un sur son territoire.

    Fô pa ou filé kouto avan ou kyenbé kabrit. (Il ne faut pas aiguiser le couteau avant d'avoir attraper le cabri.) Il ne faut pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué.

    Fô ou mankyé néyé pour apawan najé. (Il faut avoir manquer de se noyer pour apprendre à nager.) C'est en forgeant qu'on devient forgeron.

    Fô pa ou palé bannan mal anba balizyé. (Il ne faut pas dire du mal de la banane sous le balisier.) Il ne faut pas médire des gens en présence de leur proche.

    Frékenté chyen ou ka trapé pis. A fréquenter les chiens, on finit par attraper leurs puces.

     

    mer (283)


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  • « Contes et légendes des Antilles » p.81-84, Th. GEORGEL, Ed. Pocket junior, 1994

     

            Aux Antilles, il existe « des gens gagés », des « zombis », des « volants », des « souclians ».

           Les « gens gagés » sont ceux qui ont fait un pacte avec le Diable, qui se transforment en cheval à trois pattes, en bœuf, en cochon, qui vous barrent la route dans des cercueils debout, ou qui volent  la nuit  sur un bâton.

    Les « zombis » sont des morts qui reviennent parfois sous l’apparence d’êtres vivants et qui jouent des tours que l’on ne peut arriver à expliquer.

           Les « volants » sont ceux qui se transforment en oiseaux et les « souclians »  en oiseaux phosphorescents. Et voici le conte, qui, m’assure-t-on, est arrivé.

     

          Cela se passait dans des temps très anciens…

          C’est l’histoire d’une petite fille  qui habitait  avec sa marraine. Aux Antilles, dans les familles nombreuses, il y a beaucoup d’enfants. Et souvent, les marraines adoptent leurs filleules.

    Tous les soirs, la marraine la couchait  et doucement se levait, car elles partageaient le même lit.

            La marraine  se levait lorsqu’elle croyait sa filleule endormie, prenait une fiole, se frottait le corps du liquide qui y était contenu, disait des paroles magiques et prenait son envol.

           Une nuit que la petite fille ne dormait pas, elle vit sa marraine se lever, se déshabiller, se frotter le corps.  Mais elle n’entendit pas les paroles magiques et ne vit pas non plus que la marraine avait retiré sa peau  comme on relève une robe, et l’avait accrochée à un clou arrière la porte.

    Sans doute, cela aurait-il effrayé la petite fille. Elle vit seulement sa marraine s’envoler, toute noire, comme un grand oiseau : « bap ! bap ! bap ! » et elle eut tout de suite un désir : faire comme elle.

          Elle se leva à son tour, se frotta également. Ne dit pas les paroles magiques.

          Sa peau ne tomba pas, mais des plumes s’y collèrent. Elle devint « an bel ti z’oiseau » et s’envola  par la fenêtre.

    Elle volait silencieusement, pas comme sa marraine puisqu’elle n’avait pas prononcé les paroles magiques et les gens « gagés » ne la reconnaissaient pas comme une des leurs.  

        Elle vola, vola. Elle passa sur les maisons. Par les persiennes entrouvertes, elle vit ses petites compagnes. Ses petites compagnes dormaient, leur ange gardien à leur côté. Elle vit les animaux. Ils   étaient endormis, excepté les « cabritt » bois, les cops, les chiens, les moustiques, les bêtes à feu et les chauves-souris.

      Dans  une case, un bouc noir sans corne veillait…

      Les arbres dormaient, surtout  les « marie honte » (sensitives), les tamariniers et les cassia-lata. Ils avaient fermé leurs  feuilles. Et la mer aussi dormait.

       La petite fille volait. Elle volait tellement que, n’en ayant pas l’habitude, elle se sentit subitement  très lasse.

       Elle  se posa sur une pierre de la rivière.

       On la prenait pour un vrai oiseau.

       « Jou ka ouvé » (le jour paraît).

       Elle veut rentrer chez elle. Elle se remit à voler.

     

     

       Pendant ce temps, la marraine est déjà revenue.

    Elle a décroché sa peau qu’aucun mauvais plaisant n’a retournée à l’envers ou pimentée à l’intérieur.  Elle s’est remise au lit. Point de filleule. Elle l’appelle :

      « Apolline, oh ! Apolline oh ! »

      Personne ne répond.

      Peut-être a-t-elle été à la chasse aux crabes, avec un flambeau ?

    Insouciante, la marraine se rendort. Bientôt elle est debout et allume le feu entre trois pierres devant sa case pour faire son café.

       Elle aperçoit un oiseau qui vole autour d’elle.

       Un bien grand oiseau ! Un bien curieux oiseau !

       Elle le chasse : chou ! chou ! avec un bâton.

       La petite  fille  ne sait pas ce qu’elle doit faire  pour reprendre la forme humaine. Elle  revient vers la case, se pose sur un calebassier proche.

      La marraine prend une pierre et la lance vers l’oiseau qui n’a que le temps de prendre la fuite, car la marraine ne rate jamais son but : la petite fille le sait bien, puisqu’elles cueillent les mangues  et les prunes parfois  à coups de pierre.

      Elle a faim. Comme ce n’est pas un véritable oiseau, elle ne peut becqueter.

      Elle a soif. Elle pleure. Une larme tombe  sur une vieille femme, qui va aux cannes, faire la récolte.

      « Cà çà yé ? La pli ka tombé »  (Qu’est-ce que c’est ? La pluie tombe !).

    Elle regarde le ciel, elle voit l’oiseau, elle a compris :

      « Tit z’oiseau a ka fait pipi ».

    L’oiseau fait de grands ronds. Il tourne, il tourne, désespéré. La vieille femme donne l’alarme.

      En cinq minutes, tout le monde est là : les enfants, les vieux, les hommes, les femmes, et regarde d’en bas cet  oiseau qui tourne.

      Qu’est-ce que c’est cet oiseau ?

      Ce n’est pas un « mal fini », ce n’est pas « une frégate ». L’oiseau monte…l’oiseau descend….l’oiseau se pose  sur un manguier.

         Un vieux soldat de l’ancienne guerre, qui l’a faite à château-Thierry, en « Fouence », toujours prêts à tirer du fusil, annonce :

       « Moins ka voyé li ba zott’ » (je vais vous l’envoyer).

       On se rassemble davantage, chacun dit son mot, tous les regards visent l’oiseau.

       L’oiseau voit briller le fusil. Il prend peur. Il s’envole afin d’échapper, haut, très haut, …, loin, très loin… .Il arrive au-dessus d’une église.

        Il se pose sur le clocher et voit la croix du Bon Dieu.

    Il  fait un grand signe de croix.

       Alors, il se sent descendre doucement, tout doucement. Quand il arrive en bas, ses plumes ont disparu. L’oiseau est redevenu une petite fille.

        La petite fille n’a jamais recommencé. Elle n’a jamais rien raconté à sa marraine de tout cela. Mais souvent on l’entend qui lui demande :

       -Marraine, « qui jou ou ka voyé moins en Fouance ? » (Marraine, quel jour tu m’envoies en France ?).

        Car en France, il n’y a ni gens gagés, ni volants, ni souclians.

     

    mer (284)

     


     


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