• Le Père fouettard, compagnon de Saint-Nicolas bien connu en Lorraine et dans les pays rhénans, a un aspect repoussant analogue à celui des croquemitaines. Le soir du 5 décembre, il brandit ses verges pour menacer les enfants désobéissants, alors que le « bon saint mitré » distribue ses friandises. Suivant les régions, il se présente sous divers aspects sombres, hirsutes ou zoomorphes (bouc, âne…), démultiplié parfois même, et il connaît différentes appellations, comme celle de « Hans Trapp » en Alsace. Le Père Fouettard et Saint-Nicolas personnalisent à eux deux le côté ambivalent du distributeur de cadeaux, généreux mais justicier.

     

    Le Père Fouettard appartient aux « masqués » de l’hiver d’origine indo-européenne. Il symbolise le monde de l’ombre et de la mort, en opposition avec celui des vivants. Toutefois, certains lui attribuent des origines historiques : un sévère maréchal alsacien du XVème siècle qui habitait au château de Berwarstein près de Wissenbourg, Hans Von Dratt ou Von Trotha, lui aurait laissé son aspect repoussant et son nom de Hans Trapp. Mais son nom semble plutôt avoir pour origine le verbe alsacien tàppe ou tràppe, « marcher pesamment ».

     

    Pour les Lorrains, le Père Fouettard aurait été créé en 1552, pour se moquer de l’empereur Charles Quint qui voulait conquérir Metz. Enfin, selon Arnold Van Gennep, le Père Fouettard aurait été institué par des pédagogues du XVIIIème siècle pour punir les mauvais élèves.

    L'image se réoandit peu à peu dans le Nord et c'est ainsiq qu'il connaît de beaux jours en Allemagne, en Hollande, en Belgique terifiant les enfants et soulageant les problèmes éducatifs de quelques parents...


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  • Vers le XIIIème siècle, commença l’usage de placer un enfant sous le patronage d’un saint. Saint-Nicolas devint le patron d’un bon nombre de petits garçons. Quant aux petites filles, on leur attribua le prénom de Nicole.

    En patois lorrain, Nicolas se disait Colas ou Coliche (diminutif de Colas), ce qui donna les noms aujourd’hui répandus de Colin, Collignon, Collenot, Colnat, Collard, Collot, Grandcolas, Groscolas, Petitcolas…

    Saint-Nicolas est sans doute l’un des saints les plus souvent représentés dans l’iconographie religieuse : vitraux d’église, tableaux, statues, peintures, taques de cheminées, bâtons de confréries, imageries, pains d’épices…

    L’imagerie la plus populaire reste l’histoire des trois clercs sortant ressuscités du saloir.

    Nicolas fut de son vivant un grand personnage. Bon, généreux, défenseur de la foi catholique, il fut vénéré de l’orient à l’occident dès les premières années qui suivirent sa mort. Honoré dans tout l’empire byzantin, la Russie l’a choisi pour patron : c’est dire l’importance du personnage choisi par les Lorrains pour protecteur.

    L’on chante encore bien haut et célèbre cantique :

    Saint-Nicolas, ton crédit, d’âge en âge,

    A fait pleuvoir des bienfaits souverains.

    Viens, couvre encore de ton doux patronage

    Tes vieux amis, les enfants des Lorrains.


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  • Saint-Nicolas protecteur des prisonniers

    Trois innocents condamnés à mort implorèrent Saint-Nicolas. Le Saint intercéda pour eux obtenant leur délivrance.

    La délivrance de Cunon de Linange, sire de Réchicourt, prisonnier des Musulmans au cours de la 6ème croisade vers 1230, fit le plus pour sa gloire. En effet, le seigneur de Réchicourt se morfondait dans une prison en Orient. Priant Saint-Nicolas avec ferveur, le soir du 5 décembre 1244, il se trouva transporté dans la nuit même à Varangéille, avec ses chaînes de prisonnier.

    En mémoire de cette délivrance, chaque année, à cette date, une procession se déroule sous les voutes de l’église du patron de la Lorraine.

    C’est également grâce à Saint-Nicolas que Wilhelm, comte de Torcheville reconnut avoir été délivré. Assiégé par le comte de Dasbourg, il s’était échappé par une poterne et traversa à cheval l’étang qui baignait les murs de son château. La monture fléchit. Se sentant perdu, le comte invoqua Saint-Nicolas et fit vœu d’édifier une église en son honneur. Telle est l’origine de la elle église Saint-Nicolas de Munster en Lorraine, au diocèse de Metz.

    Saint-Nicolas patron des navigateurs

     Saint-Nicolas sauve un navire qui allait périr dans la tempête. Ce miracle a été souvent représenté par les artistes. On sait qu’au XIIIème siècle Saint-Louis et la Reine de France, sur un bateau qui les ramenait de la croisade en mai 1254, furent assaillis par une tempête épouvantable. La reine fit alors un vœu à Saint-Nicolas. Rentrée à bon port, la reine offrit une nef d’argent richement décorée en ex-voto à la basilique.

    Aujourd’hui on admire encore une nef offerte par le Cardinal Charles de Lorraine.


    En Lorraine, Saint-Nicolas était le patron des « oualous », c’est-à-dire des flotteurs qui descendaient des grumes des Vosges sur la Meurthe. Ils ne manquaient pas l’étape de Saint-Nicolas. Les grands radeaux de sapin étaient menés par les hardis flotteurs.

    Après avoir atteint la Moselle, ceux-ci conduisaient leurs rustiques embarcations jusqu’à Coblence au confluent de la Moselle et du Rhin.

    Saint-Nicolas patron des voyageurs

    En 1429, après son pèlerinage à la basilique portoise, Jeanne d’Arc traversa la France occupée par les Anglais et mena à bien sa mission.

    Saint-Nicolas protecteur des enfants 

    Tout le monde connaît la célèbre légende des trois enfants découpés en morceaux et ressuscités par Saint-Nicolas.



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  • C’est René II, Duc de Lorraine (1473-1508), qui donna à Saint-Nicolas le titre de patron de la Lorraine, en 1477 après la bataille de Nancy. Ce titre fut confirmé officiellement par le pape Innocent X en 1657.

     

    René II, avant de partir délivrer sa capitale assiégée par les troupes de Charles le Téméraire, fit sa dernière étape à Saint-Nicolas-de-Port. Dans cette ville se décida la bataille décisive. Après avoir entendu la messe dans l’église de Saint-Nicolas et placé ses armées sous la protection du Saint, l’armée lorraine se mit en marche sur sa capitale. Une brillante victoire devait être remportée sous les murs de Nancy.   Le Duc redit gloire de sa victoire à Dieu, à la vierge mère… et appropria l’honneur à Monseigneur Saint-Nicolas, en le réputant père du pays, duc et deffense de Lorraine. Les Ducs ne cesseront d’honorer ce patronage et d’affirmer cette protection.

     

    Le Duc Antoine, fils de René II, après un pèlerinage à Port, confirme par lettres ce patronage « pour la singulière et fervente dévotion qu’il a au glorieux corps du saint confesseur et amy de Dieu, monseigneur Saint-Nicolas, nostre bon advocat et patron ».

     

    Des confréries, chapelles, hôpitaux, de plus en plus nombreux, se placèrent sous le patronage de Saint-Nicolas.

     

    Le plus ancien oratoire dédié au saint est l’hôpital des pauvres de l’abbaye de Gorze.

     

    En 1605, il reçoit pour sa consécration une relique du saint évêque de Myre. Mais en Lorraine, des autels étaient déjà dédiés au saint. L’abbaye Sainte-Vanne de Verdun possédait un autel Saint-Nicolas.

     

    Son culte s’est répandu dans nos paroisses et dans la plupart des églises on fonda des autels dédiés à Saint-Nicolas. Ainsi, dans le diocèse de Toul, on compte 180 monuments en son honneur. Aujourd’hui, 64 paroisses lorraines sont toujours placées sous le patronage de Saint-Nicolas.

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  • Le 9 mai 1087, ses reliques furent transportées à Bari (Italie) par des marchands qui craignaient que le tombeau du saint ne soit profané par les Turcs qui venaient de se rendre maîtres de l’Asie Mineure.

     

    Vers la fin du XIème siècle, un chevalier lorrain, Aubert de Varangéville ayant entendu parler de la translation de Saint-Nicolas, s’achemina en tant que pèlerin vers la cité de Bari. S’étant acquitté de ses vœux, il fit tant qu’il rapporta la jointure du doigt du saint et la déposa à son retour en un lieu appelé Port. C’était en ces temps un petit village en bordure de la Meurthe. Par le pèlerinage qui prit naissance, puis par des miracles accomplis, la réputation des mérites du grand saint attira une foule de plus en plus grande, non seulement de Loraine, mais également des pays circonvoisins.

     

    En 1093, l’évêque de Toul, Pibon, consacrait à Port une nouvelle église spécialement construite en l’honneur de la précieuse relique, sous le titre de Saint-Nicolas.

     

    De port, le culte de Saint-Nicolas s’est répandu dans toute la région et au-delà ; progressivement dans la vallée de la Moselle et dans la vallée du Rhin (XIIème) puis dans toute l’Allemagne (XIIIème).

     

    Saint-Nicolas attirait non seulement des pèlerins mais aussi des marchands, la position de la ville à un carrefour routier et en bordure de Meurthe facilitant le trafic des marchandises. A la faveur du pèlerinage et du négoce Port devint la plus célèbre foire d’Europe au XVIème siècle.



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  • Considéré depuis le XVème siècle comme patron de la Lorraine, le culte de l’Evêque de Mire, très vénéré au Moyen-âge, prit naissance vers la fin du XIème à Port, près de Varangéville (Meurthe-et-Moselle). Entre tous les saints qui se partagent la faveur populaire, le grand Saint-(Nicolas des Lorrains est sans conteste dans les premiers rangs.

     

    Ce pays de Lorraine, qui compte de nombreux saints et pieux personnages, a pour patron un évêque de l’église grecque qui veut peut-être vous faire voir la valeur de symbole « la civilisation et la sagesse grecque».

     

    Saint-Nicolas naquit vers 270 à Patare (en Lydie, extrémité méridionale de l’Asie Mineure) ; il devint évêque de Mire et mourut vers 329, un 6 décembre. Bien que célèbre et honoré de son vivant, sa vie est peu connue. C’est les légendes qui ont contribué à rendre ce saint personnage si populaire.

     

    Son nom signifie en grec : Victoire du Peuple.


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