• Contes et légendes de Turquie - Djeha-Hodja Nasreddin

    21 - La lettre

    Un habitant du village a reçu une lettre, mais comme il ne sait pas lire, il demande à Nasreddin Hodja de la lire à sa place. Nasreddin doit lui avouer qu'il ne sait pas lire non plus, mais l'homme ne veut pas croire que quelqu'un de si bien habillé, avec un si beau turban, ne sache pas lire. Nasreddin s'énerve, ôte son turban et le plante sur le crâne de l'homme en lui disant que si c'est l'habit qui fait tout, alors maintenant il peut lire sa lettre lui-même !


    22 - Se lever tôt

    Un jour, un ami de Nasreddin Hodja essaya de le persuader que le monde appartenait à ceux qui se levaient tôt. Et pour le convaincre, il lui raconta comment, le matin même, il avait trouvé une pièce d'or sur la route.

    - Tu vois, lui dit-il, si je n'avais pas été celui qui s'était levé le plus tôt, c'est quelqu'un d'autre qui aurait profité de l'aubaine !

    - Mais enfin, répondit Nasreddin, ne comprends-tu pas que cette pièce a été perdue par quelqu'un qui s'est levé encore plus tôt que toi ?

    La menace

    Un jour, l'âne de Nasreddin Hodja fut dérobé. On vit alors notre homme se planter au beau milieu de la place du village en déclarant que si on ne lui rendait pas la bête, il serait obligé de faire ce que son père avait fait dans la même situation !

    Les villageois commencèrent à discuter entre eux, mais personne ne se souvenait de ce qu'avait fait le père de Nasreddin quand on lui avait volé son âne. Craignant le pire, ils se mirent tous à la recherche de l'âne, et trois jours plus tard on retrouva les voleurs et on put rendre son âne à Nasreddin. Il y eut quand même un homme, plus courageux ou plus curieux que les autres, pour lui demander quelle avait été la réaction de son père.

    - Eh bien c'est pourtant simple, répondit Nasreddin. Il en avait simplement acheté un autre !

     

    23 - Le bruit et l'odeur

    Un jour, un pauvre qui n'avait qu'un morceau de pain à manger le passa au-dessus d'une viande en train de cuire pour en capter le fumet. Le marchand qui faisait cuire la viande réclama un dinar au mendiant comme prix de l'odeur, mais celui-ci refusa. Les deux hommes allèrent voir Nasreddin Hodja pour les départager.

    Nasreddin écouta attentivement les arguments, puis il sortit une pièce de un dinar de sa poche et la laissa tomber.

    - Marchand, dit-il, as-tu entendu le bruit de cette pièce tombant à terre ?

    - Oui, bien sûr.

    - Eh bien considère que ce bruit de cette pièce est le paiement de l'odeur de ta viande.

    La parole donnée

    Un jour, le voisin de Nasreddin Hodja lui demanda de lui prêter son âne. Nasreddin répondit que la bête n'était pas là parce qu'il l'avait déjà prêtée à quelqu'un d'autre, mais à cet instant précis on entendit l'âne braire dans l'écurie.

    - Tu te moques de moi, dit le voisin, ton âne est là : je l'entends !

    - Très cher voisin, tu me déçois... Tu crois donc la parole de mon âne plus que la mienne ?

     

    24 - La chute

    Un jour, le voisin de Nasreddin Hodja se précipita chez lui en demandant quel était ce terrible bruit qu'il venait d'entendre.

    - Ce n'est pas grave, dit Nasreddin, c'est juste ma femme qui a jeté ma tunique dans l'escalier.

    - Et ça a fait un bruit pareil ?

    - Oui... J'étais dedans.

     

    25 - Nourrir son manteau

    Un jour, Nasreddin Hodja fut convié à une grande réception. Mais pendant la fête personne ne fit attention à lui, c'est à peine si on lui adressa la parole. Vexé, Nasreddin rentra chez lui et revint à la fête vêtu de son plus beau manteau. Et là, comme par miracle, il devint une des attractions de la soirée.

    Quand vint le moment de se mettre à table, les convives eurent la surprise de voir Nasreddin qui trempait la manche de son manteau dans la soupe.

    - Mais pourquoi fais-tu cela ? lui demandèrent-ils ?

    - C'est pourtant simple : puisque c'est mon manteau que vous avez si bien accueilli, il est normal que ce soit lui qui mange !

     
    26 - Masmar Jha

    Ayant des besoins d’argent, Djeha-Hodja Nasreddin se décida à vendre sa maison. Mais il passa un accord avec l’acheteur, à qui il dit :
    - Je te vends tout, sauf ce clou.
    L’acheteur accepta. Le lendemain de la vente, Djeha-Hodja Nasreddin revient dans son ancienne maison et dit à l’acheteur :
    - Je dois accrocher quelque chose à mon clou, et il y accroche un sarouel sale. L’acheteur n’est pas content mais il ne dit rien. Le jour d’après, Djeha-Hodja Nasreddin vint déposer une carcasse de mouton. Face aux protestations de l'acheteur, Djeha-Hodja Nasreddin répond :
    - C’est mon clou. Je peux y mettre ce que je veux.
    Et il en fut ainsi tous les jours. La maison était devenue une vraie puanteur. Excédé, l’acheteur dit à Djeha-Hodja Nasreddin :
    - Il nous faut trouver une solution, je n’en peux plus.
    Ce à quoi Djeha-Hodja Nasreddin répond :
    - Si tu veux, je te rachète la maison à moitié prix.
    Et c’est ainsi que Djeha-Hodja Nasreddin récupéra sa maison.


    27 - La guerre

    Un jour, on déclara la guerre. Tous les hommes furent mobilisés, même Nasreddin, le fou-sage. Tandis qu'ils marchaient vers la frontière, l'un des soldats lui dit :
    - Mais tu es complètement fou ! Comment peux-tu aller à la guerre avec un arc sans flèches ?
    - C'est simple, répondit Nasreddin. Les ennemis vont tirer des flèches, moi je les ramasserais et je les tirerais sur les ennemis.
    - Mais malheureux, si les ennemis ne tirent pas de flèches ?
    - Ce sera encore plus simple, dit Nasreddin calmement : il n'y aura pas de guerre


    28 - Le déménagement.

    Nasreddin fut tiré de son sommeil, au milieu de la nuit, par un bruit étrange. Il ouvrit les yeux et vit un voleur en train de remplir son sac avec tout ce qu'il trouvait. Lorsqu'il eut fini de vider entièrement la maison, le voleur chargea l'énorme sac sur son dos et partit, ne laissa à Nasreddin que le mince matelas sur lequel il dormait.
    Nasreddin se leva, plia son matelas, le mit sur son épaule et suivit le voleur.
    Arrivé chez lui, ce dernier fut surpris de voir Nasreddin derrière son dos.
    - Pourquoi me suis-tu ?
    - J'ai cru que nous déménagions chez toi, lui répondit Nasreddin avant de récupérer le sac que le voleur avait laissé tomber d'étonnement.


    29 - C'est jour de marché.

    L'usurier est venu espérant bien que les villageois ne pourront pas lui rembourser leurs emprunts : il y aurait d'énormes agios d'ici peu et même saisie de leurs biens ....

    Mais ce jour-là, beaucoup sont venus lui rembourser ce qu'ils lui avaient emprunté la semaine dernière, donc peu d'intérêts, adieu saisie !
    L'usurier quitte le village en maugréant ; il est sur la petite route qui traverse les marais et il lance des coups de pied dans les cailloux.
    Dans son élan, il glisse et se retrouve dans les marais. Il commence à s'enfoncer. Les passants qui étaient derrière lui tendent leur main :
    - on va te sortir de là. Donne ta main !
    - Non, dit il en croisant les bras sur sa poitrine.
    - ne fais pas l'idiot, donne ta mais, regarde toi, tu t'enfonces !
    - non, et il serre plus fort sas bras sur lui.
    - Mais enfin, tu es enfoncé  jusqu'à la taille, allez donne ta main !
    - non, non et non.

    Un des villageois dit : allons chercher Nasreddin, lui saura quoi faire.
    Nasreddin s'approche, regarde l'homme qui s'enfonce tout doucement et dit :

    - mes amis, il faut employer les mots en fonction de celui à qui ils sont destinés.
    Puis, regardant l'usurier, il lui dit en avançant sa main : "prends ma main".
    L'usurier regarda Nasreddin, soupira d'aise et ... lui prit la main.

       

    30 - Sagesse et malices de Nasreddin Hodja

     
     Un jour, un ami de Nasreddin Hodja essaya de le persuader que le monde appartenait à ceux qui se levaient tôt. Et pour le convaincre, il lui raconta comment, le matin même, il avait trouvé une pièce d'or sur la route.

    - Tu vois, lui dit-il, si je n'avais pas été celui qui s'était levé le plus tôt, c'est quelqu'un d'autre qui aurait profité de l'aubaine !

    - Mais enfin, répondit Nasreddin, ne comprends-tu pas que cette pièce a été perdue par quelqu'un qui s'est levé encore plus tôt que toi ?

     

     

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