• Contes et légendes de la Chine – Le dragon qui se nommait Vieux-Li-Sans Queue

    Le fleuve du Dragon Noir ne porte son nom actuel que depuis que Vieux-Li-sans-queue s'y est installé. A l'origine, ce n'était pas un Dragon Noir qui y vivait, mais un Dragon blanc féroce, qui s'attaquait aux gens et provoquait souvent des inondations.

    Vieux-Li-Sans Queue était originaire du destrict de Yie au Shandong. Dès le matin du jour de sa naissance, le ciel se couvrit de nuages et il souffla un grand vent bizarre, qui fut suivi d'une averse. La pluie tombait si dru que la vue en était obstruée. C'est par un temps si détestable que Vieux-Li-Sans Queue était venu au monde.

    Sa mère allaitait son nouveau né, mais à chaque fois, elle s'évanouissait de douleur. Son père, qui avait déjà beaucoup de mal à subvenir aux besoins de la famille, se faisait encore plus de souci maintenant qu'il avait trois bouches à nourrir.

    Aussi, dès qu'il vit ce monstre tout noir à son retour des champs, il lui flanqua un coup de bêche sur la queue, d'où le nom de Vieux-Li-Sans Queue. Dans sa douleur, le malheureux sauta en l'air, traversa le toit dans un roulement de tonnerre, se précipita vers le nord-est dans une traînée de feu et descendit dans le fleuve du Dragon Noir.

    Etant originaire du Shandong, Vieux-Li-Sans Queue avait beaucoup de sympathie pour les gens de son pays natal. On dit que pour naviguer sur le fleuve du Dragon Noir, il faut d'abord demander:
    - "Y a-t-il quelqu'un du Shandong?" et il suffit de répondre "oui!" même s'il n'y en a pas en réalité, le bateau est à l'abri de tout accident.

    C'est pour cela que depuis de nombreuses années, aucun navire n'a coulé dans le fleuve du Dragon Noir, car c'est là que vit Vieux-Li-Sans Queue. Comme il est très bon avec les gens du Shandong, il jouit d'une très bonne réputation parmi eux.

    Vieux-Li-Sans Queue revient toujours dans son pays natal le 13e jour de la 5e lune de chaque année, jour anniversaire de la mort de sa mère, pour se prosterner devant la sépulture de celle-ci. Le jour où il rentre, il pleut toujours. Les habitants du Shandong ont l'habitude de dire:
    - Même après trois ans de sécheresse, on n'oublie pas le 13e jour de la 5e lune. Ce jour-là, même s'il fait beau, on se garde de faire sécher les vêtements, car c'est le jour où Vieux-Li-Sans Queue revient ajouter de la terre sur la tombe de sa mère. Souvent, à cette occasion, Vieux-Li-Sans Queue n'oublie pas d'offrir aux villageois des spécialités du fleuve du Dragon Noir, aussi compte-t-on beaucoup sur ce jour où le vent et la pluie leur apportent quelque chose de très particulier.

    Ce n'est cependant pas sans difficulté que Vieux-Li-Sans Queue s'était installé dans le fleuve du Dragon Noir.

    A l'époque, sur les deux rives du fleuve du Dragon Noir s'étendaient de vastes friches presque inhabitées à cause des inondations continuelles. Là, vivait un vieux défricheur. Un jour, il vit venir un jeune homme très noir qui lui demanda de l'héberger pour la nuit. Le lendemain le gars lui dit:

    - Vieux père, je suis sans feu ni lieu, j'ai envie de me réfugier chez vous, êtes-vous d'accord?

    - Pourquoi pas? répondit le vieux, fais comme tu veux, il y a suffisamment de quoi manger pour toi. Travaille un peu quand tu en auras envie, et repose-toi quand ça ne te dira rien.

    C'est ainsi quele jeune homme s'établit là. Les premiers jours, il aida le vieux à couper du bois et à faire le ménage, puis il prépara les repas pour le vieux qui s'occupait des champs. Ils vécurent ainsi en bon termes pendant assez longtemps.

    Un jour, à midi, le vieux revint des champs, harassé de fatigue.

    - Eh bien, combien de terre avez-vous défriché? demanda le gars.

    - Pas beaucoup, répondit le vieux, car il y a trop de racines d'arbres dans le sol.

    - J'ai une idée, reprit le gars, j'en ai assez de rester toujours à la maison, que diriez-vous de rester faire la cuisine tandis que j'irais aux champs à votre place?

    - Soit!

    L'après-midi, ils firent comme convenu. Après le déjeuner, le vieux fit une longue sieste, qui dura jusqu'à la fin de l'après-midi. Désireux de savoir comment le jeune homme travaillait, il se rendit alors sur le lieu du travail.

    Il n'était pas encore arrivé qu'il entendit le vent souffler et vit des arbres s'abattre sur le sol. De la poussière et des pierres dansaient dans le ciel. Le vieux fut surpris de voir que c'était un Dragon Noir qui travaillait là. Il déracinait les gros arbres de sa queue à moitié amputée, aussi facilement que s'ils avaient été des pousses de sorgho. Les arbres abattus s'entassaient jusqu'au ciel.

    A cette vue, le vieux n'osa plus avancer, de peur d'être atteint par les pierres qui volaient en tout sens. Il retourna alors à la maison.

    Le soir, après le retour du jeune homme, ils s'assirent pour dîner ensemble.

    - Comment as-tu travaillé? demanda le vieux?

    - Assez bien. Ces derniers jours, je commençais à m'ennuyer, à force de rester toujours à la maison, c'est pourquoi j'en ai mis un sacré coup!

    - Mais ce que tu as fait est très fort!

    - Comment! Vous m'avez vu?

    - Oui, je suis allé te voir, mais je n'ai pas osé m'approcher, de crainte d'être tué par les volées de pierres et de morceaux de terre.

    - Vieux père, dit le gars en riant, puisque vous m'avez vu, je ne peux plus rien vous cacher. Je vois que vous êtes très bon, je voudrais qu'on soit dorénavant amis intimes.

    - Je veux bien.

    - Vieux père, à vrai dire, j'ai envie de m'installer ici.

    - Fais comme tu veux, je n'y vois pas d'inconvénient.

    - Non, vieux père, vous n'avez pas compris, je veux dire m'installer dans le fleuve.

    - Vas-y alors, personne ne t'en empêche.

    - Cela ne va pas, dit le jeune homme en secouant la tête, il y a déjà quelqu'un dans le fleuve, et si je veux m'y installer, il faut que je me batte avec lui.

    - Et bien vas-y.

    - Mais il est plus fort que moi!

    - Comment faire alors?

    - Aidez-moi, vieux père!

    - Mais comment pourrais-je t'aider, alors que je ne sais même pas nager?

    - Vous n'avez pas à descendre dans le fleuve. Mon adversaire a une maison. Il peut rentrer manger chaud chez lui quand il a faim. Mais moi, je ne peux que boire de l'eau du fleuve pour tromper ma faim. Comment pourrais-je le vaincre? Voilà ce que vous allez faire pour m'aider: Le jour de notre combat, vous préparerez du pain et des pierres que vous entasserez au bord du fleuve. Quand vous verrez de la mousse noire et une main noire sortir de l'eau, vous jetterez des pains; et lorsque vous verrez de la mousse blanche et une main blanche, vous lancerez des pierres. Comme ça, vous me rendrez un grand service.

    A ces mots, le vieillard dit:

    - Pas difficile, compte sur moi.

    Ceci dit, le gars lui précisa le nombre de pains et de pierres qu'il fallait préparer, l'endroit où les déposer et la distance à garder entre les tas de pains et de pierres. Dès lors, le vieux se mit à faire des préparatifs et le gars sortit tous les jours s'entraîner.

    Le jour du combat arrivé, le gars descendit dans le fleuve. Ce jeune homme était en réalité Vieux-Li-Sans Queue. Aussitôt les eaux du fleuve se mirent à s'agiter. Les vagues se succédaient les unes aux autres, se brisaient contre les berges en faisant trembler les deux rives. Le vieillard observa attentivement le déferlement des eaux.

    Peu après, de la mousse noire et une main noire sortirent de l'eau, et le vieillard jeta des pains. Un moment après, de la mousse blanche et une main blanche montèrent du fond du fleuve, aussitôt il lança des pierres. Le combat dura du matin jusqu'au soir et finalement Vieux-Li-Sans Queue vainquit le Dragon blanc.

    Depuis que Vieux-Li-Sans Queue s'est installé dans le fleuve, les eaux sont devenues noires d'où son nom: Fleuve du Dragon Noir...

    ...Vieux-Li-Sans Queue est très bon! Lors de "l'incident du 18 septembre", (Le 18 septembre 1931, l'armée japonaise du Guandong attaqua la ville de Shenyang et commença à occuper les trois provinces du Nord-Est de la Chine.) il a même participé à la résistance contre les japonais. A ce moment-là, deux régiments de volontaires sur des bateaux étaient talonnés par les navires des agresseurs japonais. Tout à coup, surgit un petit canot conduit par un vieillard à la barbe noire.

    - N'ayez pas peur, suivez-moi!

    Ce disant, il sauta sur le bateau des combattants et ordonna:

    - Démarrez!

    En disant cela, il fit un signe de la main et un épais brouillard s'abattit sur le fleuve. Du coup, on ne voyait plus rien sur l'eau. Mais le bateau des volontaires sur lequel était le vieillard avançait à la vitesse d'une flèche.

    C'est ainsi que les deux régiments de volontaires réussirent à s'échapper aux Japonais. Lorsque le brouillard se fut dissipé, le vieux à la barbe noire n'était plus là, on ne voyait plus sur le bord du bateau que deux gros caractères: "Vieux Li".



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  • Commentaires

    2
    Lundi 28 Avril 2008 à 21:41
    sylvie8454
    Tout commence en 2737 avant notre ère, en Chine.

    Selon la légende, alors que l'empereur Shen Nung faisait bouillir de l'eau à l'abri d'un arbre pour se désaltérer, une légère brise agita les branches et détacha quelques feuilles. Elles se mêlèrent à l'eau et lui donnèrent une couleur et un parfum délicat. L'empereur y goûta, s'en délecta et en repris. L'arbre était un théier sauvage : le thé était né.

    En Inde, une autre légende, cette fois, raconte que le prince Dharma, troisième fils du roi Kosjuwo, fut touché par la grâce et décida de quitter son pays pour aller prêcher en Chine les préceptes de Bouddha. Pour se rendre plus digne d'une telle mission, il fit vœu de ne pas dormir pendant les neuf années de son périple. Vers la fin de la troisième année pourtant, il fut pris de somnolence et allait succomber au sommeil lorsque, cueillant par hasard quelques feuilles d'un théier sauvage, il les mordit machinalement. Les vertus tonifiantes du thé firent aussitôt leur effet : Dharma se ragaillardit et puisa dans ces feuilles la force de rester éveillé pour les six dernières années de son apostolat.

    Au Japon, l'histoire serait un peu différente : au bout des trois années, Bodhi-Dharma, épuisé, finit par s'endormir pendant ses dévotions. A son réveil, furieux de sa faiblesse et accablé par sa faute, il se coupa les paupières et les jeta à terre. Quelques années plus tard, repassant au même endroit, il constata qu'elles avaient donné naissance à un arbuste qu'il n'avait jamais vu auparavant. Il en goûta les feuilles et s'aperçut qu'elles avaient la propriété de tenir les yeux ouverts. Il en parla autour de lui et on prit l'habitude de cultiver le thé aux endroits où il était passé.

    Quelle que soit la légende, il semble que les arbustes soient originaires de Chine, probablement de la région située aux confins de la Birmanie, du Nord-Viêt-Nam et du Yunnan, et que l'habitude de consommer cette boisson se soit d'abord développée parmi les chinois.

    Mais plutôt terre à terre

    La Chine : le berceau de la civilisation du thé

    Les premiers écrits mentionnant le thé sont le Shijing (Livre des chants) et le Er'ya (VIII-VII s. av. JC). L'idéogramme employé alors, "tu", désignait en fait une "herbe amère" mal définie. Une prononciation distincte, "cha", fut rendue obligatoire sous la dynastie Han (206 av. JC - 220 apr. JC), mais l'idéogramme ne se précisa qu'à partir du VIII siècle. Ce qui représente près de seize siècles d'incertitude linguistique.

    Ce qui peut sembler certain c'est que l'apparition du thé, et non de cette vague "herbe amère", se fit sous la forme d'un breuvage thérapeutique sous les Han de l'Ouest (206 av. JC - 24 apr. JC). Ce n'est qu'à la fin de la dynastie Han de l'Est (25 - 220) et à l'époque des Trois Royaumes (220-280) qu'il devint une boisson quotidienne, puis, à partir de la seconde moitié de la dynastie Tang (618-907), notamment sous l'impulsion du Maître Lu Yu, le breuvage de prédilection des poètes et des artistes.

    Le thé, notamment compressé sous forme de brique, devient monnaie d'échange et tribut. On en accorde aux peuples fougueux du Nord contre des chevaux pour l'armée ou en échange de la paix. Les première routes du thé sont créées partant de la Chine du Nord à la Mongolie ou de la Chine du Sud-Ouest au Tibet. Cette dernière, longue de 1500 km, fréquentée par des caravanes de chameaux ou de yacks, traversait une cinquantaine de cols et parfois à plus de 5000 m d’altitude !

    Le Japon découvre le thé

    Le moine japonais Saicho (767-822) revint d'un voyage en Chine avec quelques graines de théier qu'il planta à Sakamoto, au pied de la montagne sacrée de Heizan. Mais il fallut attendre la fin du XII siècle pour qu'une vraie culture du thé s'installe au Japon. Elle connut son apogée au XVI siècle, avec la codification, par Sen No Rikyu, de la cérémonie japonaise de thé (Chanoyu), d'inspiration zen.




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    Dimanche 27 Avril 2008 à 22:01
    otsmani
    la legende du the selon la legende japonaise,la decouverte du the revient a un moine bouddhiste indien nomme dharma.en visite en chine il avait jure de ne pas dormir afin de mieux s'adonner a la meditation . apres plusieurs semaines de veille ;il finit par s'endormir en bordure de chemin .. a son reveil ;saisi de remords ; il s'arracha les paupieres et les enterra afin de s'assurer de ne plus jamais dormir .il continua son chemin et lorsqu'il revint quelques semaines plus tard ;il trouva un arbre qui avait pousse a l'emplacement ou il avait enterre ses paupieres . il en grignota quelques feuilles et saperait qu'elles lui permettaient de rester eveille plus facilement ..il emporta avec lui les graines de cet arbre et implanta ainsi la culture du theier dans les monasteres ..
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