• C’est René II, Duc de Lorraine (1473-1508), qui donna à Saint-Nicolas le titre de patron de la Lorraine, en 1477 après la bataille de Nancy. Ce titre fut confirmé officiellement par le pape Innocent X en 1657.

     

    René II, avant de partir délivrer sa capitale assiégée par les troupes de Charles le Téméraire, fit sa dernière étape à Saint-Nicolas-de-Port. Dans cette ville se décida la bataille décisive. Après avoir entendu la messe dans l’église de Saint-Nicolas et placé ses armées sous la protection du Saint, l’armée lorraine se mit en marche sur sa capitale. Une brillante victoire devait être remportée sous les murs de Nancy.   Le Duc redit gloire de sa victoire à Dieu, à la vierge mère… et appropria l’honneur à Monseigneur Saint-Nicolas, en le réputant père du pays, duc et deffense de Lorraine. Les Ducs ne cesseront d’honorer ce patronage et d’affirmer cette protection.

     

    Le Duc Antoine, fils de René II, après un pèlerinage à Port, confirme par lettres ce patronage « pour la singulière et fervente dévotion qu’il a au glorieux corps du saint confesseur et amy de Dieu, monseigneur Saint-Nicolas, nostre bon advocat et patron ».

     

    Des confréries, chapelles, hôpitaux, de plus en plus nombreux, se placèrent sous le patronage de Saint-Nicolas.

     

    Le plus ancien oratoire dédié au saint est l’hôpital des pauvres de l’abbaye de Gorze.

     

    En 1605, il reçoit pour sa consécration une relique du saint évêque de Myre. Mais en Lorraine, des autels étaient déjà dédiés au saint. L’abbaye Sainte-Vanne de Verdun possédait un autel Saint-Nicolas.

     

    Son culte s’est répandu dans nos paroisses et dans la plupart des églises on fonda des autels dédiés à Saint-Nicolas. Ainsi, dans le diocèse de Toul, on compte 180 monuments en son honneur. Aujourd’hui, 64 paroisses lorraines sont toujours placées sous le patronage de Saint-Nicolas.

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  • Le 9 mai 1087, ses reliques furent transportées à Bari (Italie) par des marchands qui craignaient que le tombeau du saint ne soit profané par les Turcs qui venaient de se rendre maîtres de l’Asie Mineure.

     

    Vers la fin du XIème siècle, un chevalier lorrain, Aubert de Varangéville ayant entendu parler de la translation de Saint-Nicolas, s’achemina en tant que pèlerin vers la cité de Bari. S’étant acquitté de ses vœux, il fit tant qu’il rapporta la jointure du doigt du saint et la déposa à son retour en un lieu appelé Port. C’était en ces temps un petit village en bordure de la Meurthe. Par le pèlerinage qui prit naissance, puis par des miracles accomplis, la réputation des mérites du grand saint attira une foule de plus en plus grande, non seulement de Loraine, mais également des pays circonvoisins.

     

    En 1093, l’évêque de Toul, Pibon, consacrait à Port une nouvelle église spécialement construite en l’honneur de la précieuse relique, sous le titre de Saint-Nicolas.

     

    De port, le culte de Saint-Nicolas s’est répandu dans toute la région et au-delà ; progressivement dans la vallée de la Moselle et dans la vallée du Rhin (XIIème) puis dans toute l’Allemagne (XIIIème).

     

    Saint-Nicolas attirait non seulement des pèlerins mais aussi des marchands, la position de la ville à un carrefour routier et en bordure de Meurthe facilitant le trafic des marchandises. A la faveur du pèlerinage et du négoce Port devint la plus célèbre foire d’Europe au XVIème siècle.



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  • Considéré depuis le XVème siècle comme patron de la Lorraine, le culte de l’Evêque de Mire, très vénéré au Moyen-âge, prit naissance vers la fin du XIème à Port, près de Varangéville (Meurthe-et-Moselle). Entre tous les saints qui se partagent la faveur populaire, le grand Saint-(Nicolas des Lorrains est sans conteste dans les premiers rangs.

     

    Ce pays de Lorraine, qui compte de nombreux saints et pieux personnages, a pour patron un évêque de l’église grecque qui veut peut-être vous faire voir la valeur de symbole « la civilisation et la sagesse grecque».

     

    Saint-Nicolas naquit vers 270 à Patare (en Lydie, extrémité méridionale de l’Asie Mineure) ; il devint évêque de Mire et mourut vers 329, un 6 décembre. Bien que célèbre et honoré de son vivant, sa vie est peu connue. C’est les légendes qui ont contribué à rendre ce saint personnage si populaire.

     

    Son nom signifie en grec : Victoire du Peuple.


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  • Tous les ans, selon la tradition populaire, Saint-Nicolas descend sur la terre dans la nuit du 5 au 6 décembre pour offrir des présents aux enfants qui les ont mérités par leur piété, leur bonne conduite et leur application au travail.

     

    Dès la première moitié du XIIème siècle, Saint-Nicolas est le patron des clercs, particulièrement des « clergeons » ou écoliers.

     

    Saint-Nicolas dans les écoles religieuses distribuaient des récompenses (et des punitions) aux écoliers. C’est alors un excellent auxiliaire pédagogique. Aujourd’hui Saint-Nicolas passe encore dans les écoles maternelles. Dans les autres classes, les enfants ont déjà perdu les illusions sur la réalité du personnage, même s’ils rêvent encore aux cadeaux qui seront déposés dans la nuit au pied des lits.

     

    Prière des enfants au grand Saint-Nicolas

     

    Grand Saint-Nicolas l’ami des enfants sages

    La richesse est ton partage

    Tu es prodigue tous les ans

    Envers tes nombreux enfants,

    Le souvenir de tes bienfaits

    Vers toi nous fait voler.

     

    Nous avons un grand espoir

    Dans ta visite de ce soir.

    Dans nos assiettes tu déposeras

    Un excellent petit baba

    Entouré de quelques bonbons

    Qu’avec plaisir nous croquerons.

     

    Reçois ce soir ma prière,

    Elle est fervente, elle est sincère ;

    A ton retour près du Bon Dieu

    Prie pour nous conduire aux cieux.

     

    Cette prière était récitée le soir du 5 décembre, lorsque Saint-Nicolas rendait visite aux enfants. Le grands Saint s’assurait que les petits connaissaient bien leurs prières et leur faisait réciter le Notre-Père. Après avoir demandé aux parents si les enfants avaient été sages, ils distribuaient des friandises et parfois également un martinet.



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  • Il était une fois, il y a bien longtemps, en Lorraine, trois petits enfants qui s'en allaient glaner aux champs. Leurs parents étaient si pauvres qu'ils les envoyaient ramasser les épis qui traînaient sur les chaumes, après la moisson.

    Mais un jour, les trois enfants perdirent le chemin du village, après avoir sagement glané toute la journée. Egarés, la nuit les surprit, et ils commencèrent à pleurer, appelant leur maman.

    Courageusement, ils se remirent en route, espérant retrouver leur chemin. Ils marchèrent, marchèrent longtemps avant d'arriver en vue d'un village qui leur était inconnu. Une lumière brillait encore à la fenêtre de l'une des maisons.

    Tremblant de peur, de fatigue et de faim, les enfants frappèrent à la porte. Ils étaient chez un boucher.

    - Boucher, voudrais-tu nous loger ? Nous nous sommes égarés. Nous avons bien faim !
    - Entrez, entrez, petits enfants. Il y a de la place, assurément !

    Heureux et confiants, les enfants entrèrent. Le boucher leur prépara un repas et les fit coucher sur la paille de la grange. Ereintés, les trois enfants ne mirent pas longtemps à s'endormir profondément.

    Mais qui s'avance, se glisse à pas de loup, un grand couteau à la main ? Le boucher ! Il va tuer les trois enfants et les couper en menus morceaux avant de les mettre dans une grande cuve, afin d'en faire du petit salé !

    Durant une période de trois ans, personne n'entendit parler des malheureux enfants.

    Mais un jour, le grand évêque de Myre, Saint Nicolas, vint un jour à passer par là. Il avait déjà accompli de nombreux miracles, et sa réputation était grande dans toute la région.

    Un soir, il s'arrêta dans le village du sinistre boucher, et décida de s'y reposer :

    - Boucher, voudrais-tu me loger ?
    - Entrez, entrez,Saint Nicaola, il y a de la place, assurément.

    Flatté par une telle visite, le boucher désira se montrer agréable auprès du Saint homme.

    - Excellence, que faut-il vous servir pour votre souper ? J'ai du rôti de veau excellent, et puis aussi du chevreuil...
    - Non, servez moi plutôt du petit salé, répondit Saint Nicolas.

    Le boucher descendit aussitôt à la cave pour en ramener le petit salé.

    - Non, pas celui là, s'écria Saint Nicolas, je voudrais de celui que tu as fait , il y a trois ans, et que tu as caché au fond de ton saloir.

    Le boucher blêmit, trembla, et tenta de balbutier quelques mots inintelligibles.

    Alors, Saint Nicolas se leva, jetant au boucher un regard chargé de colère, et se dirigea tout droit vers les saloir où les trois petits enfants dormaient depuis trois ans dans leur cuve. D'un geste prompt, il souleva le couvercle et traça au dessus d'eux un large signe de croix. Aussitôt, les enfants se dressèrent, miraculeusement rappelés à la vie.

    Le premier dit : "j'ai bien dormi"
    Le deuxième : "moi aussi"
    Le troisième : "je me croyais au paradis."

    Les trois petits enfants purent retrouver leurs parents, sortant sains et saufs de cette aventure.

    Ainsi se termine la légende de Saint-Nicolas, vue par les petits enfants de Lorraine...




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  • La fois là, au temps où la terre de Salm ne s'appelait pas encore la terre de Salm, les fées qui l'habitaient voulurent rendre visite à leurs cousines du Ban de la Roche, qui ne s'appelait pas encore le Ban de la Roche.

    Le problème, c'est qu'il y avait la Bruche à traverser, et que les fées ne savaient pas nager.

    Elles parlèrent de leur problème aux Saintes Pierres, qui tinrent chapitre pour délibérer du sujet.

    Toutes se tournèrent vers la Haute Pierre de Salm, qui était la plus concernée car elle habitait sur le bord même de la Bruche.

    " Il me semble, dit la Haute Pierre de Salm, que cela ne me dérangerait guère, de supporter un léger pont invisible où les fées pourraient passer en toute sécurité. "

    Les autres pierres en furent d'avis, et ainsi fut fait.

    La Haute Pierre était assez plate. Les fées y adossèrent aisément leur pont, qui s'appela le Pont des Fées. Elles y circulèrent sans problème pendant de nombreux siècles, et c'était plaisir de les voir se rendre visite d'une rive à l'autre de la Bruche, en personnes aimables, polies et bienveillantes. Certes, jamais celles du Ban de la Roche, qui ne s'appelait pas encore Le Ban de la Roche, n'auraient traité leurs cousines d'en face de sales papistes, pas plus que celles de Salm n'auraient traités les autres de hapolottes !

    Puis, vint l'époque des procès en sorcellerie.

    Comme on le sait, les procès de sorcellerie étaient précédés par une phase de rumeurs couvant à bas bruit, de calomnies à demi-formulées contre lesquelles il est impossible de se défendre.

    Celle contre les Hautes Pierres démarra secrètement, dans les papiers de l'autorité, documents comptables et autres, papiers que les Pierres ne risquaient pas de contredire puisqu'elles ne savaient même pas ce que c'était. Insensiblement, pour les nommer, on passa de l'expression Hautes Pierres, ancienne, et respectueuse, à des expressions telles que Chaudes Roches, ce qui insinue sans le dire qu'elles contiennent les feux de l'enfer, ou Chattes Pierres, ce qui laisse entendre qu'elles se transforment en chattes comme le font les genaxes..

    Le sommet fut atteint quand la Haute Pierre de Salm fut appelée Roche de Chatte Pendue, ce qui, aux calomnies précédentes, ajoute l'idée que l'on vient s'y pendre.

    L'affaire de la Chatte Pendue était grave. Pour étayer leurs calomnies, les accusateurs anonymes eurent un jour l'idée de sacrifier une pauvre bête, une chatte que l'on trouva effectivement pendue un jour à la pierre. Plus grave encore : la chatte était affublée des guenilles d'une pauvre vieille que l'on ne revit plus. On alla raconter que la chatte était la vieille sous sa forme de sorcière, qui se serait emmêlée dans la pierre, et pendue par accident, en se rendant au sabbat. C'est ce que l'on fit croire aux gendarmes du Comte de Salm pour expliquer sa disparition et, pour faire bon poids, on affirma avoir trouvé un balai au pied de la pierre.

    La Haute Pierre de Salm en fut très mécontente. Elle se dit en son for intérieur :

    "Me voici malgré moi rendue complice d'un meurtre. Je ne saurais l'approuver. Si un chapitre est convoqué pour parler de la folie des hommes d'aujourd'hui, je ne manquerai pas de le dire."

    Une autre qui n'était pas contente, c'était la Haute Pierre, la Roche à enfants de Moyenmoutier. Figurez vous qu'on l'accusait de fournir le lieu du sabbat !

    Près du Donon, les pierres furent accusées d'avoir reçu la marque du diable : on se mit à appeler Pattes du Diables une vieille marque ayant vaguement l'aspect d'empreintes de pieds.

    Les choses en arrivèrent au point où l'Aînée des Pierres envisagea de tenir un chapitre. Non pas qu'elle craignit vraiment qu'on mettre les pierres en prison et qu'on les brûle (comment les hommes l'auraient-ils pu ?). Mais elle était compatissante et large d'esprit. Elle voyait plus loin que le Salm ; son regard portait jusqu'à la Perheux, et elle désapprouvait ces bûchers qui s'y suivaient l'un l'autre comme s'il se fût agi de vider le pays. Elle voyait plus loin que les problèmes des Pierres. Elle se dit en elle même :

    "C'est là un grand malheur qui s'abat sur les hommes, surtout sur les petites gens. Je serais bien d'avis de les aider, si seulement je savais comment faire."

    Comme le rythme de vie des pierres n'est pas très rapide, elle en était toujours là de ses réflexions quand la guerre des Suédois vint résoudre le problème, ou pour mieux dire, vint le supprimer. Car bientôt, il ne resta à peu près plus personne dans la région pour craindre la calomnie ou pour la répandre.



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